Un petit escroc newyorkais et sa femme louent une boutique de patisseries afin de creuser un tunnel vers la banque à proximité. Mais les capacités intellectuelles de Ray et de ses complices étant ce qu'elles sont...
L'épisode du tunnel n'est que le préambule d'une comédie où Allen s'apprête à s'amuser du nouveau statut de Ray
-devenu milliardaire honnêtement-
attaché à sa petite vie d'escroc, et de son épouse, la rustique Frenchy.
Dans cette comédie sans prétention, dans laquelle Allen compose un personnage comme habituellement craintif et chétif, mais délivré de ses récurrentes angoisses existentielles, (est-ce pour cela que je considère sans prétention cette comédie?), le cinéaste n'est jamais aussi drôle que lorsqu'il décrit les vains efforts de ses personnages parvenus pour adopter les usages bourgeois et acquérir des rudiments culturels. Où l'on voit Ray[spoiler] s'endormir au spectacle grotesque d'un théâtre avant-gardiste, Frenchy réciter à tout moment des mots appris dans le dictionnaire![/spoiler]
C'est amusant mais on reste sur notre faim, avec le sentiment que Woody Allen n'a pas forcé son talent. On le voit à certaines situations comiques qui se concluent assez pauvrement ou à des dialogues modérément spirituels. Les seconds rôles sont assez décevants, même si Hugh Grant, en séduisante crapule et Pygmalion intéressé de Frenchy, fait une composition estimable.
La comédie, comme trop vite écrite et trop vite tournée, parait manquer de fond et d'une dimension satirique qu'une peinture plus appliquée, plus caustique du parvenu ou de la grande bourgeoisie newyorkaise aurait permis.