Caméra Café était une série qui alternait les hauts et les bas. Certains épisodes étaient drôles, d'autres bien trop poussifs, et les personnages, figés tout au long de la diffusion, étaient finalement assez peu attachants et bien trop caricaturaux. Je me dis aujourd'hui qu'Hervé Dumont, le syndicaliste pourri jusqu'à la moelle, n'a pas aidé à changer l'image que la majorité des gens ont des délégués syndicaux aujourd'hui (voir l'effarant épisode de Minute Papillon sur le sujet)
Pour le passage au grand écran, on voit les choses en grand : on quitte le décor étroit du couloir de la machine à café pour voir les personnages évoluer ailleurs. Leurs relations sont mises en avant, et du coup ne restent plus au point mort à force de tourner en rond lors de la série.
L'histoire raconte la prise de pouvoir progressive d'un individu extérieur qui délocalise à tout va pour faire un maximum de profit. Incarné par Thierry Frémont (sosie officiel de Nicolas Sarkozy pour ce film), ce personnage est méchant et... Et bien c'est à peu près tout.
Soyons clairs : avec la même histoire, le même fond, il est tout à fait possible de faire un film honnête. Comique ou tragique, qu'importe, la mondialisation galopante prête à bouffer tout cru des employés de bureau qui ne s'y attendent pas, c'est un sujet vaste, il y a plein de choses à faire avec. Regardez à coté, Louise Michel de Delépine & De Kervern marche très bien avec ce postula de départ.
Mais là, cette histoire est bouffée par les personnages de la série. Tous sont là, et à peu près tous ont leur moment de gloire, leur mise en avant. Entre ces passages récompensant le fan de la série, l'histoire avance, laborieusement. Les gags continuent à s'enchaîner, souvent plus lourdingues les uns que les autres. Jusqu'à la fin, qui est assez ridicule.
Au final, il ne ressort rien de bon du film, juste un amas de plus ou moins bonnes intentions qui forme un tas informe, plutôt qu'un tout.