Everett Stone vient passer Noël chez ses parents pour présenter à sa famille sa fiancée Meredith.Mais la fille n'a pas l'heur de plaire à la smala réunie,et les choses vont salement déraper.Voici encore un piteux exercice de progressisme à la mode hollywoodienne,ce qui n'a rien d'étonnant quand on sait que c'est écrit et réalisé par Thomas Bezucha qui est plus un militant gay qu'un cinéaste.Du coup,ce qui domine ici,c'est la caricature.Les Stone incarnent jusqu'à la nausée la famille démocrate bien-pensante dans tous ses états.Les parents,Sybill et Kelly,sont des rescapés du Flower Power soixante-huitard à l'esprit embrumé par toute la schnouf qu'ils ont dû s'envoyer lors de leur glorieuse jeunesse.Everett,cadre sup friqué,est un peu la honte de la famille,beaucoup trop clean et classique.Son frère Luke,un genre de cinéaste raté et jouisseur,est le décontracté de la bande,qui va illico draguer la promise de son frangin.Susannah,enceinte et déjà mère d'une fillette,est la pondeuse du lot,parce qu'il serait dommage qu'une aussi belle lignée n'ait pas de descendance.Amy est la petite punaise de service,gueularde et jamais contente.Et surtout il y a Thad, le chouchou de tout le monde,du réalisateur particulièrement,qui coche toutes les cases du politiquement correct à lui tout seul,effet comique garanti.Donc Thad est homo et marié,mais ça ne suffit pas alors on en rajoute une louche.Du coup son époux est noir,ça c'est déjà plus chic mais il en manque encore.Alors figurez-vous que Thad est sourd,le handicap c'est trop cool mec,ce qui nous vaut d'interminables conversations ralenties par l'usage massif du langage des signes que toute la maisonnée a appris car chacun veut complaire à Thad,c'est la vedette on vous dit.Vous en voulez encore?Pas de problème,voilà que Thad et Patrick vont adopter un bébé car aux States c'est en vente libre apparemment.Bien qu'on soit unanimement à leurs petits soins,les deux pédés sont très chatouilleux,ils se sentent dis-cri-mi-nés en ce monde plein d'horribles racistes homophobes et handicapophobes.C'est là qu'entre en lice Meredith,la meuf d'Everett,qui fait des débuts fracassants dans la Sainte Famille.Elle,c'est la caricature inverse,et bien chargée aussi.La bourgeoise coincée et péremptoire,du style qu'on chope sur Elite Rencontre,à l'esprit réac et obtus,le repoussoir idéal et l'antithèse parfaite de ses hôtes.Et comme elle est infoutue de fermer sa gueule,elle va multiplier les gaffes en balançant tout un tas de conneries sur sa vision rétrograde des gays,des noirs et des handicapés,ce qui va scandaliser les autres et provoquer des clashs sévères.Toute cette bouillabaisse s'étire laborieusement jusqu'à atteindre un métrage réglementaire,au gré des engueulades et des histoires de couples qui se font et se défont.Quelques lueurs surgissent ça et là,des moments d'émotion avec la révélation d'une maladie ou de l'humour parfois efficace avec le franc-parler de la mère ou l'attitude ironique de Ben,mais pas suffisamment pour gommer la médiocrité de l'ensemble.Heureusement il y a là un casting prestigieux qui sauve en partie les meubles.Diane Keaton,l'ancienne égérie de Woody Allen,a du métier et fait valoir son autorité.Son mari est ce bon vieux Craig T. Nelson,comme quoi tous les acteurs de "Poltergeist" ne sont pas morts,contrairement à ce que prétend la légende.Dermot Mulroney est toujours juste et Luke Wilson étonnamment bon.Solides prestations également des vives et jolies Rachel McAdams et Claire Danes,tandis que Sarah Jessica Parker était évidemment l'actrice idéale pour incarner la pétasse de choc.