Esther m'évoque un bon souvenir.
Une séance agréable en avant-première à l'UGC Ciné Cité les Halles.
Un bon film, à suspense, à rebondissements, avec une Vera Farmiga encore aux prises avec un enfant psychopathe (seulement deux ans après Joshua).
Ça m'avait bien plu donc.
Cela n'empêchait pas d'être sceptique devant ce projet d'énième préquel dont on ne voit pas vraiment l'utilité ni l'intérêt.
Au terme de la séance, je me suis dit que bien leur en a fait finalement de monter ce projet. Car Esther 2 m'évoquera une bonne surprise.
Le premier faisait planer le mystère sur la fillette, ménageait le suspense jusqu'à la grande révélation finale comme quoi elle est en fait une adulte.
L'effet de surprise concernant cette information s'étant dissipé, on pouvait se demander ce que ce préquel allait nous réserver. Faire un film avec le même schéma (Esther qui sème la destruction au sein du noyau familial) s'avérerait parfaitement inutile. Autant regarder de nouveau le premier. Y en a marre de ces copier/coller.
Du coup, pourquoi aller le voir?
Heureusement que la curiosité et la volonté de voir quelque chose de léger a eu raison de mes réticence (La bande annonce qui faisait péter le son que j'avais vu au cinéma peu de temps avant a aidé un petit peu aussi).
Car ce préquel n'est pas si bête. Le scénario assez malin nous réserve son lot de surprise.
Le début du film est classique, l'intrigue s'installe, Esther (qui n'est pas Esther) s'installe dans sa nouvelle famille, le doute s'installe, on attend les meurtres...
Et là, c'est le twist, le vrai.
On se rend compte que certains membres de cette famille ont de noirs secrets, et sont bien décidés à les maintenir cachés.
Du coup, les rôles sont inversés. Esther (qui n'est pas Esther) va devenir la proie, et lutter pour survivre.
Psychopathe vs psychopathes
J'en suis même venu à prendre le parti d'Esther lorsqu'elle affronte ses assaillants !
C'est ça qui est fort avec ce préquel:
ce retournement de situation, complètement inattendu (au moins, personne ne pourra dire fièrement "ouais, moi j'avais deviné, je m'y connais trop"), cette inversion des rôles, qui rend le film bien plus piquant que ce qu'il paraissait au début.
On peut louer l'effort de William Brent Bell d'instaurer une ambiance inquiétante sans avoir recours aux jump scares.
Isabelle Fuhrman a peut-être un peu vieilli, mais ils ont bien fait de la conserver. Elle fait le job, et lance des regards assassins particulièrement glaçants. Julia Stiles est une des bonnes surprises du film. Elle est très convaincante en mère de famille prête à tout.
Ce First kill est donc une bonne surprise, un bon p'tit film, de ceux qui nous donne raison de persister à aller voir des films malgré des apparences parfois trompeuses. Ce n'est pas la catastrophe annoncée, le vide attendu.
Un préquel/suite/reboot (rayez les mentions inutiles) aussi divertissant, ça n'arrive pas souvent.