Esther 2 : Les Origines se pose là dans le genre suite/prequelle que l'on n'attendait plus. En effet, treize ans déjà nous séparent de son aîné, qui avait fait son petit effet choc du côté du masqué... Et lui avait permis de vibrer au nom de Jaume Collet-Serra. Enfin, çà, c'était jusqu'à Instinct de Survie... Mais c'est une autre histoire.
Tout semblait pourtant avoir été dit sur Esther en 2009, de sorte qu'une nouvelle déclinaison des aventures de cette sale gosse homicide ne pouvait qu'être regardée comme, au choix, une tentative d'exploitation paresseuse plus que tardive, ou un objet inutile et vain, comme l'avait décrété certains membres de la communauté SC.
Le masqué demeurait quant à lui curieux et bon public, encore une fois. Mais comment faire pour relancer un quelconque intérêt à la chose, alors même que le twist qui animait Esther, en 2009, ne pouvait à l'évidence être ressuscité ?
C'est ainsi que les premières minutes de ces Origines semblent donner le ton, entre le film d'asile psychiatrique et une certaine idée du slasher.
Soit un plan légèrement planplan...
Ce qui n'aurait pas chiffonné le masqué, après tout, même si tout cela était très attendu et filmé sans génie, Jaume Collet-Serra ayant passé le relai à William Brent Bell, qui avait emballé un The Boy pas désagréable mais très mécanique.
Tout cela pour dire que Esther 2 : Les Origines aurait presque donné raison à ses détracteurs anticipés.
Sauf que le personnage d'Esther est envisagé comme un véritable vampire jouant sur l'affect de ses parents, s'immisçant dans une famille en en rompant les équilibres précaires, les deuils et la souffrance.
Sauf que le film change subitement de vitesse en se jetant à corps perdu dans un nouveau twist pour le moins ironique, faisant que le spectateur change subitement de point de vue sur son personnage éponyme. L'oeuvre, elle, troque le la tension du thriller original pour un suspens plus diffus en forme de jeu de la barbichette que l'on attendait pas du tout, et au cours duquel on en viendrait presque à plaindre cette sale gosse.
Un tel changement de perspective a le mérite de surprendre et d'éviter la redite, tout en reprenant certains motifs de 2009, comme le goût de son héroïne pour la peinture, prétexte pour dessiner une nouvelle relation père/fille déjà pleine d'ambiguïté.
Le piège ainsi tendu reste vénéneux à l'écran, même s'il se montre moins frappant et immédiat qu'en 2009. Mais il reste cependant quelque chose d'agréable à la sortie de la séance : l'impression que treize ans plus tard, le charme d'Esther continue malgré tout d'opérer.
Behind_Une famille formidable_the_Mask.