Bôf.
"Esther, reine de Perse" est le titre français. Pour une fois, le titre français est un peu plus avenant que "One night with the king" qui augure mal de cette adaptation moderne du Livre d'Esther de la Bible.
Ensuite, quoi dire des décors manifestement numériques : j'ai bien vérifié que les fanions et drapeaux flottent tous dans la même direction, ce qui est heureux, mais avec une vitesse rigoureusement constante du vent, ce qui est plus improbable. Franchement les décors en carton pate de papa avec les souffleries pour donner de l'air, ce n'était quand même pas si mal. Plus cher sûrement, mais pas si mal.
Et puis le casting n'est pas des plus heureux. Le roi Xerxes est joué par un Luke Goss (je ne connais pas) dont on se demande s'il a bien compris qu'il jouait un personnage royal et, qui plus est, d'un grand roi de Perse ... La reine Esther, jouée par Tiffany Dupont, ... Au début, c'est la midinette puis son rôle s'arrange un peu en terme de dignité. Mais que de larmes pour une reine dont le Livre de la Bible pourrait laisser imaginer que c'est d'abord une maîtresse femme qui va se battre pour défendre un peuple, son peuple, menacé de destruction. Pourtant, il y avait de l'idée dans le personnage créé dans ce film : les échanges avec l'Eunuque royal, sa parenté avec Mardochée, ses contacts avec le roi, etc ... Mais il y a toujours une scène qui casse le personnage. On a vraiment du mal à y croire à Esther.
Restent les seconds rôles :
D'abord le prince Haman hystérique, comploteur et antisémite : pourquoi pas, sauf que le personnage n'est pas crédible, pas assez retors, pas assez politique ...
Et puis, il y a les "vieux" et là, ça va tout de suite mieux (mais non, je ne suis pas anti-jeune !!!)
Omar Sharif dans le rôle d'un prince donne enfin une tonalité un peu politique au film (enfin, les rares fois où il apparait)
John Rees-Davies dans le rôle de Mardochée est, quant à lui, à la hauteur du texte biblique.
Faut que ce soit des seconds rôles pour donner un tout petit peu de crédibilité au film.
J'ai oublié le réalisateur Michael Sajbel : je crains de penser qu'il a été dépassé, submergé par la mission impossible (qu'il avait pourtant accepté de prendre).
Vivement que je trouve "Esther et le Roi" de Raoul Walsh en DVD !