Et après ? Franchement, je veux pas savoir
Romain Duris va mal. Il va apprendre de la bouche de l'étrange docteur John Malkovich ayant le pouvoir de percevoir un halo lumineux autour des gens, synonyme de Grande Faucheuse venant danser un tango avec vous, qu'il ne lui reste plus beaucoup de temps à vivre. Ni une ni deux notre joyau national fonce retrouver son ex-femme Evangeline Lilly et leur adorable fille pour savourer les derniers instants que Dame Mort daignera lui accorder.
Dans le genre film d'école, on ne fait pas mieux. Là où l'on pourrait y voir un véritable fil rouge esthétique, les incessants mouvements de plans droite - gauche apportent un brin de poésie à Et après au point d'en être absurdement répétitifs. Académique, c'est un fait, mais également sans coup d'éclat retentissant, la fin ne surprenant que les plus endormis d'entre vous. Il manquera surtout au long métrage de Gilles Bourdos un souffle lyrique, le réalisateur préférant mettre l'accent sur le surnaturel de son script aussi épais qu'un Dorothée Magazine et aussi dense que les pensées de Bernard-Henri Lévy.
Une erreur qui porte préjudice à l'ensemble, d'autant que les acteurs, loin d'être mauvais, donnent un intérêt certain au film. Ajoutez à cela des problèmes de rythme dans la conduite narrative du récit, et nous nous retrouvons avec un film qui fait davantage dans l'effet-pour que dans l'effet-de. Le mysticisme a son charme que le charme ignore, après tout.