Le mal de notre époque c’est de promouvoir de plus en plus la culture pour les masses. On aurait pu (et on aurait même dû) laisser Et après à la "littérature", mais il a fallu que le roman de gare de Guillaume Musso fonctionne si bien auprès d’un public dépourvu d’exigence que la tentation de l’adapter au cinéma ne put être contenue.
Le plus étonnant dans l’histoire c’est d’avoir su attirer une distribution de qualité pour servir un projet foutu d’avance. On se demande en effet ce que Romain Duris, John Malkovich et Evangeline Lilly sont venus faire dans une galère percée que le réalisateur, Gilles Bourdos, ne parvient pas non plus à sauver des eaux.
Quand on filme une non histoire bourrée de clichés et de poncifs inhérents au genre ; quand le suspense repose sur un protagoniste qui raconte pendant les trois quarts du film qu’il a déjà tout dit, mais qu’en fait non, alors qu’il garde une énigme gnangnan dont, au mieux, on connaît déjà la solution, et au pire, on se fout, ; quand on s’essaie aux plans contemplatifs à la Terrence Malick avec en voix off des discours d’adolescent vides, plats, ou niais empêchant toute poésie ; quand il n’y a vraiment rien à retenir de tout ceci, il n’en résulte… rien. Si ce n’est un objet insipide, abêtissant et honteux qu’on préfèrerait encore plus cacher que des élans masochistes, le plaisir de se perdre corps et âme n’étant même pas au rendez-vous.
Note : 2/10