Comme dans "L'arbre de vie", il s'agit ici de faire le deuil d'un frère avec qui on a partagé les meilleurs moments de sa vie. Mais contrairement à Terrence Malick qui est dans le tumulte et la passion, Norman McLean (l'auteur) et Robert Redford (le réalisateur) sont dans la nostalgie et l'apaisement.
Car à côté de la foi religieuse, les personnages sont adeptes de la pêche à la mouche. Ce n'est pas qu'un loisir, c'est une philosophie, un certain regard sur la vie, une porte sur la sérénité.
C'est aussi une manière de vivre les rapports entre l'homme et la nature. Malheureusement, Robert Redford n'a pas pu tourner sur la Blackfoot, "La rivière du sixième jour" de Norman McLean car elle était défigurée par des barrages.
Cette philosophie m'incite à vous remettre cette citation d'André Maurois qu'il avait placée dans la bouche d'un autre presbytérien écossais: "Bombarder des villes ouvertes, c'est presque aussi impardonnable que de pêcher une truite au ver..."
Il n'est pas nécessaire de remonter au Big Bang ni de faire péter des super-novae pour faire un drame empreint de poésie et de sensibilité.
Une seule réserve: quelques erreurs de traduction.