Et j'aime à la fureur s'ouvre sur l'explication du procédé scénique qui va opérer dans le film, c'est-à-dire une série de vidéo faites par des cinéastes amateurs sur lequel André Bonzel appose une voix off narrant sa propre vie. Faisant ainsi, il met en lien sa propre vie et celle des autres, analogie audacieuse tant sa vie semble être singulière. De ça, ressort une ambiguïté, la voix off racontant ses histoires sexuelles et sur sa famille rentre en opposition avec ces images tirés de vide grenier, d'héritage familial ou de proche, inventant et racontant ainsi une histoire sur une tout autre histoire, qui n'a peut être rien en commun avec celle de Bonzel, mais qui pourtant illustre si bien sa vie.
Sa vie, quant a elle, ne semble pas être enjoliver, et nous est conté de manière froide, direct, laissant le romanesque de coter pour nous préciser le rapport avec la collaboration de sa famille, son addiction au sexe, ses premiers tournages et sa solitude. Ainsi, il raconte autant sa propre vie, que une partie de l'histoire du cinéma, et une partie de celle de la France. Et le rythme de la narration ne cesse de fluctuer, passant de la collaboration de sa famille à sa vie sexuelle, il se permet des blagues impromptues telle que celle sur le cogito ergo sum, faisant de son film une œuvre unique dérogeant à toutes classifications restrictives ayant normalement cour au cinéma.
Malgré tout, racontant sa vie, il oublie d'en tirer quelques conclusions, et son rapport aux femmes posent problème. Sa maladie sexuelle n'est étudié que selon son propre point de vue, et les rushs montrant ses nombreuses compagnes nues ne nous sont montré que telle quelles, sans jamais remettre en question d'objectifier ces femmes. De là le film prend des tournures sexistes, rendant mon adhésion a ce dernier plus compliqué, et par la suite m'empêchant de ressentir toute la beauté de sa dernière séquences.