Incisif, mais pas jusqu'au bout
Frank Oz est capable du meilleur (Bowfinger, Roi d'Hollywood) comme du pire (Joyeuses Funérailles). C'est pour ça que j'appréhendais un peu ce Et l'Homme Créa la Femme.
Le casting, très alléchant, tient ses promesses. Matthew Broderick et Nicole Kidman (elle fait peur au début parce qu'elle surjoue vraiment, avant de redevenir normale) sont excellents en tête d'affiche, Bette Midler est ahurissante en second rôle de luxe, Christopher Walken, Glenn Close, Jon Lovitz et Robert Stanton assurent derrière. En revanche, Roger Bart, excellent acteur au demeurant, est affublé d'un rôle assez caricatural de grande folle, pourtant pas tellement irritante. Le scénario est vraiment malin, retors et très drôle pendant une heure et quart avec un énorme retournement impliquant un supermarché. Alors qu'il aurait peut-être fallu finir ce film très bien mis en scène par Frank Oz sur une scène choc, Paul Rudnick a écrit un happy end pas forcément mauvais mais qui détonne avec le ton plutôt satirique du tout. Les parodies d'émission avec la participation du jamais bien loti Mike White sont d'un bon niveau mais n'atteignent jamais celles de Sans Sarah, Rien ne Va ou encore 30 Rock.
C'est dommage parce que ça reste un très bon film, très incisif... Il aurait sans doute fallu plus de cruauté dans le propos. Les frères Coen s'en seraient peut-être bien sortis...