Certains fument, d’autres boivent, il en est même qui tombent amoureux ! A chacun de se tuer selon sa manière !
Une affiche bien fichue, un titre tellement beau qu'on croirait du Audiard...
De jolies filles dénudées et des couples confondant amour physique et amour durable...
On dirait du Zidi car ce film est franchement franchouillard à souhaits...
De quoi tuer la morosité ou la sinistrose.
La décennie des 70' avait profité de la libéralisation de la censure envers l'érotisme et la nudité,, et Patrick Schulmann ( 1949- 2002) surfe dessus au travers d'un cirque sans chapiteau, mais peuplé d'un tas de clowns..
Presque totalement oublié de nos jours (sauf de son fils ayant rapidement quitté la réalisation pour le scénario)
C'était un "self made man" et un "touche à tout" : réalisateur, scénariste, compositeur de musique, directeur de la photographie, acteur, reporter (...) à l'enfance tumultueuse : renvoyé six fois des lycées et collèges...
Un précurseur aussi du film érotico-satirique déjanté qu'affectionnait aussi Jean Yanne, propre à faire rougir une oie blanche sans avoir l'air d'y toucher... (A la satire ou à l'oie ?)
Dans ce film, il n'intervient pas comme acteur mais tout le reste est de lui, y compris "garçon de courses" complète le générique...
Les deux têtes d'affiche masculines (Bideau et Giraudeau) ont même donné un petit coup de main à Schulmann dans cette création reposant sur un mec "qui ne pense qu'à ça" ! Bref, un phallocrate...
Un film qui semble construit comme un puzzle dont on n' arriverait pas à reconstituer l'ensemble... L'amateur de femmes dirige l'Eros Club avant une piscine privée qui sera fatale à ses bijoux de famille...et son succès auprès des femmes !
Il les aime , et elles aiment qu'il les pénètre : seuls les pudibonds y trouveront à redire, mais on se marre si on est pas coincés comme certains censeurs.
C'est guilleret, provocateur, égrillard, marrant, sans tomber dans la vulgarité... Comme le disait Patrick Sébastien : "les femmes ont quatre lèvres : deux pour dire des bêtises, deux pour se faire consoler.".. ou encore : "dire que derrière l'existence de chacun d'entre nous, il y a une histoire de cul !"
Ce film est tout sauf sérieux et bénéficie d'un casting des plus intéressants avec beaucoup d'acteurs alors très jeunes, ou à leurs débuts... Anne-Marie Philippe en jeune ado qui voudrait bien mais qui n'ose point avec un fiancé bien peu conquérant,
Giraudeau persiste lui à faire des sondages qui ne servent à rien...
Un clin d’œil à un Léo Campion bien oublié lui aussi (celui avec sa longue barbe blanche) qui fut entre autres chansonnier, franc-maçon, anti-militariste et un des tous premiers objecteurs de conscience...
C'est le quatrième des neuf films de Schulmann ,de 1971 à 1998, d'une carrière en dents de scie et je ne me suis pas ennuyé une seconde même si son scénario et sa musique eussent été perfectibles... La réalisation est saccadée à souhaits et donne du rythme.
Étrangement, je n'ai pas trouvé ce film daté et son côté brouillon change avec bonheur des standards trop rigoureux... Sûrement beaucoup d'improvisations !
A sa sortie, ce film avait drainé 3 359 710 spectateurs ! Une brillante réussite le classant à la quatrième place des trente films millionnaires, cette année-là bien morose pour les distributeurs...
Sur le podium trônaient "le Gendarme et les Extra-terrestres...
Le chef d'oeuvre de Schulmann, encore que "P.r.o.f.s." n'était pas mal non plus, hélas arraché à l’affection des siens à 53 ans dans un accident de voiture dont il perdit le contrôle...
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TV5 Monde le 06.01.2025