Ce n'est pas sans émotion que j'aborde la critique de cet opus, épisode 19 de mon cycle.
Et c'est alors que le téton arriva dans le western. Les censeurs hollywoodiens ? Une convention non remise en cause dans le western classique ? Bref, ceci peut également être un symbole parmi d'autres de ce Sergio Leone continue de briser dans sa cinématographie.
D'un niveau scénaristique nettement au-dessus de la première poignée de dollars, Sergio creuse sa veine, à l'aide d'un Clint Eastwood plus impassible et caillouteux que jamais. Et finalement d'un Lee Van Cleef nettement plus intéressant dans son jeu que le Clint sus-cité. Sans compter la sale gueule de GianMaria Volontè. Et, en réalité, toutes les sales gueules croisées dans le film.
Le paradoxe des films de Leone, c'est qu'ils ont l'ambition d'être à la fois beaucoup plus réalistes, et à la fois beaucoup plus formalisés.
C'est ainsi que, enfin, dans ces contrées arides, les hommes transpirent, mais tirent également des gueules incroyables (le casting est plus effectué sur les trognes que sur le jeu d'acteur), les paysages et décors sont nettement moins cartonpâtisés, mais l'habillage du générique tire sur la bande dessinée.
Et puis, la musique d'Ennio Morricone, qui est devenue l'emblème de la musique de western tout en étant beaucoup plus que cela : un étirement du temps, une création incroyable, l'oeuvre dans l'oeuvre. Peu de compositeurs de BO pourront atteindre une telle osmose film / musique, au point, parfois, que la musique phagocyte le cinéma.
Bref, on monte en puissance. Attendons la suite. Suspens. ou pas.