Réputé (avec son petit frère) comme étant un essai de Leone, avant qu'il s'attaque à du lourd avec les deux westerns suivants. A ma grande surprise, il n'a strictement rien à leur envier, c'en serait même plutôt l'inverse : plus rythmé, plus "beau" dans le traitement de ses personnages (Clint Eastwood a plus la classe que jamais, et la confrontation finale entre Lee Van Cleef et l'Indien - personnage complexe et ambigu - est magnifique), et il semble surtout moins dépendant de la musique toujours aussi somptueuse de Morricone, par rapport à Il était une fois dans l'Ouest par exemple. La remastérisation est superbe en plus, et cette sorte de jeu du chat et de la souris est plus jouissif que jamais. Il est à mon sens bien plus fédérateur et équilibré que les aventures de l'Harmonica (sans avoir la grâce et la "perfection" de ce film-là) et du trio qui sont pourtant davantage célébrés.
D'ailleurs, il s'agit peut-être de l'oeuvre charnière du cinéaste, car on y retrouve tout ce qui fait la grandeur de ses westerns suivants : la musique magistrale du maestro, certains lieux qu'on retrouve dans "Le Bon, la Brute et la Truand", et les souvenirs hantés d'"Il était une fois dans l'Ouest". Par surcroît, il en ressort une mélancolie qui touche presque chaque personnage, les rendant moins cyniquement cruels et plus ambigus que dans le western qui suit.
J'adore.