Réalisé par un cinéaste suédois, Levan Akin, né de parents géorgiens émigrés, Et puis nous danserons est un film attachant sur le quotidien difficile de jeunes gens qui ont rejoint le Ballet national géorgien. Une discipline de fer et un engagement collectif qui unissent ces danseurs qui retrouvent la vraie vie au dehors avec les difficultés financières et l'envie de partir sous des cieux plus cléments. Cet aspect-là, le film réussit à le retranscrire magistralement, avec pour points d'orgue les entraînements de danse, très spectaculaires. Se greffe là-dessus une intrigue plus conventionnelle, celle d'un début d'histoire sentimentale, gay en l'occurrence, compliquée par la tradition machiste géorgienne qui s'exprime d'ailleurs par sa danse nationale, qui exalte la virilité. Sans que le traitement du sujet soit déshonorant, il est tout de même fort convenu, avec des interprétations d'un niveau assez moyen, au demeurant. Cette romance a finalement le tort de nous éloigner de la compétition qui sévit au sein du Ballet et qui aurait pu (dû) donner des moments intenses. Par ailleurs, le montage du film est parfois bien abrupt, coupant régulièrement les scènes avant qu'elles aient pu délivrer tout leur suc. D'un ensemble plutôt original, on retient hélas aussi quelques frustrations narratives et techniques qui empêchent de se montrer aussi enthousiaste que l'on aurait souhaité.