Et soudain,tout le monde me manque,c'est ce que pourrait dire Bruce Willis quand ses ennemis lui tirent dessus,mais en l'occurrence,c'est juste l'histoire d'Eli,sexagénaire qui a des relations difficiles avec ses deux filles,nées de deux lits différents,et dont la troisième épouse,beaucoup plus jeune que lui,attend à son tour une gamine.Il s'agit du second long de Jennifer Devoldère,qui avait déjà employé Mélanie Laurent et Géraldine Nakache dans "Jusqu'à toi",son premier film.Elle coécrit celui-ci avec notamment Romain Lévy,le réalisateur de "Radiostars",dans lequel jouait,comme on se retrouve,Manu Payet,également présent ici.Jennifer ne savait pas trop quoi faire dans la vie.Incapable de monter correctement un hamburger chez MacDo ou une étagère chez Ikea,elle s'est souvenu qu'elle est la nièce de Bruno Devoldère,comédien un peu connu,et que ça pouvait lui ouvrir les portes du cinéma.Certes,elle ne sait ni écrire ni tenir une caméra,et elle n'a ni idées ni personnalité,mais après tout c'est le lot de la plupart des jeunes cinéastes actuels,alors pourquoi pas elle?Surtout qu'elle est maligne,Jennifer,elle a trouvé un truc simple et efficace:coller à toutes les tendances du moment.Les bobos parisiens sont tendance,alors voici un couple adoptant une petite vietnamienne,des marchands de fringues du Sentier,une prof stressée,un vendeur de chaussures up to date,des comiques de stand-up,une radiologue qui pique les clichés pour faire de l'art contemporain.Trop bien!Nous sommes dans une famille juive,car c'est tendance,même si ça n'apporte rien à l'histoire.Bon OK,c'est pas tendance dans les banlieues islamisées,mais au cinéma et à Paris Centre Ville ça l'est.Et puis,soyons justes,la judéité d'Eli aura finalement sa justification médico-religieuse lors d'une conclusion haletante qu'il serait criminel de dévoiler ici.On a pris en vedettes Mélanie Laurent et Guillaume Gouix.Ils sont inconsistants et jouent comme des chaussettes dépareillées mais ils sont bien jolis à regarder,et ce sont assurément les acteurs trentenaires les plus tendance du moment.Et le sujet du film est tendance à mort,puisqu'il est question de la famille dysfonctionnelle,des rapports compliqués entre parents immatures et enfants adulescents chiants,sur l'air du célèbre axiome:"il faut se dire qu'on s'aime quand on est vivants parce qu'après il est trop tard".Sans déconner?Et la vie après la vie,du coup,on en fait quoi?Sinon,le film semble interminable et aligne sans faillir les saynètes vides,répétitives et prévisibles.Les personnages et leurs états d'âmes n'ont aucun intérêt,hormis le personnage d'Eli,vraiment drôle avec ses comportements délirants et ses réflexions inadaptées.Le ton tragi-comique tournera pour conclure au mélodrame larmoyant,sans qu'on ait jamais compris pourquoi ces gens se disputent et se font des noeuds au cerveau,vu qu'en réalité tout le monde s'adore.Géraldine Nakache,Florence Loiret-Caille et Claude Perron évoluent très en-dessous de leur niveau habituel.Seuls Payet,hélas peu présent à l'image,et un Michel Blanc royal s'en sortant avec les honneurs.