Un Sisyphe à l'hôpital
L'affiche d’État limite montre un homme en blouse blanche, au pas pressé, comme si une urgence l'imposait. Ce médecin, c'est Jamal Abdel-Kader, "psychiatre mobile" qui arpente les couloirs et les...
le 20 avr. 2024
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L'affiche d’État limite montre un homme en blouse blanche, au pas pressé, comme si une urgence l'imposait. Ce médecin, c'est Jamal Abdel-Kader, "psychiatre mobile" qui arpente les couloirs et les escaliers de l'hôpital public, à Clichy, œuvrant dans tous les services de l'établissement. De fait, le réalisateur du film, Nicolas Peduzzi, oppose le rythme effréné de l'hôpital, où la notion de rentabilité a pris le pouvoir, au temps que le praticien tient à aménager pour ses patients, en dépit du chaos ambiant. Le documentaire montre parfaitement que l'écoute et l'humanisme de Jamal ne sont plus en adéquation avec un système de soins qui part à vau l'eau et que son travail est celui d'un Sisyphe qui s'épuise à la tâche, comme lui rappelle un mal de dos de plus en plus présent. Nicolas Peduzzi fait exister la parole des patients, le traitement de la souffrance mentale (ne juge t-on pas une société à la façon dont elle traite ses "fous" ?), le mal-être du personnel soignant mais n'oublie jamais l'amour du métier d'un médecin qui résiste encore, pour combien de temps, à une lame de fond cynique, venue de plus haut, et qui n'a que faire des états d'âme d'un réparateur des âmes qui croit toujours, lui, aux vertus de la compréhension, de la parole et du réconfort.
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le 20 avr. 2024
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