La passion est une dictature qui n'échappe à personne. L'amour lui au contraire est plus libre d'esprit, plus accessible mais toujours aussi incompréhensible.
Ozon est un homme qui aime filmer les corps sous le soleil - tout comme son professeur de cinéma Éric Rohmer le faisait auparavant. Le principe est simple, il lui suffit de réunir deux êtres, de créer une relation et le tour est joué, nous devenons spectateurs d'un sentiment commun et intemporel : l'amour, le premier, le véritable.
C'est ainsi que je découvre "Été 85", l'histoire d'une passion aussi sensible que néfaste interprétée par deux excellents jeunes acteurs. Les années 80 sont une période que je n'ai pas vécu mais que j'ai appris à connaitre et à aimer grâce à la musique et au cinéma. Cette même période, j'ai aimé la survolé pendant ces 95minutes au travers de cette belle histoire qui n'est pas s'en rappeler celle qu'on a un jour vécu, celle du premier amour.
Ce qu'il y a de fascinant avec ce film, c'est son pouvoir presque mécanique à nous projeter dans la tourmente du personnage de "Alex(is)", on se retrouve dans son questionnement, ses plaisirs mais aussi et surtout dans ses malheurs. Cette histoire est plutôt commune, on assiste à une rencontre, celle de deux êtres, un alpha et un oméga qui vont le temps d'un été se construire puis se déchirer sous un étonnant rapport de force. Contrairement à un prédécesseur étranger ("Call Me By Your Name"), Ozon ne cherche pas à nous raconter une histoire sur le premier amour et sur la découverte d'une homosexualité, on pourrait presque oublier que ces deux personnes sont du même sexe et c'est là qu'Ozon sort vainqueur dans mon coeur. Oublions les clichés, faisons place aux sentiments.
Je ne suis pas un aficionados du travail de François Ozon, je suis même passé à côté de la plupart de ses films, mais pour une fois, je retrouve le style que j'ai aimé chez ce cinéaste. Ce grain de caméra grisâtre et vieilli est une embellie pour cette histoire, il rend l'espace temps plus réel et plus agréable. C'est grâce à cette image et ce son (bande-originale excellente) que nous rentrons dans ce film comme on rentrerait dans une capsule temporelle, on peut choisir, selon sa génération de revivre les années 80's ou plus simplement et telle était mon cas, de revivre les premières passions sous le soleil brulant de l'été.
En conclusion, "Été 85" est une histoire bouleversante et électrique qui prouve le talent d'Ozon pour le drame romantique mais qui surtout nous fait découvrir une flopée de jeunes acteurs que nous reverrons je l'espère sur nos écrans.