Été 85, après réflexion, c'est comme une bulle de savon, un souvenir ou plus précisément LE souvenir du premier émoi. On essaie de s'en souvenir, de l'attraper tellement c'est beau, tellement on aimerait le revisionner comme une scène du film, comme la scène de ce film de François Ozon, quand David caresse la peau nue d'Alex. On voudrait s'en rappeler comme si c'était hier, mais en se rapprochant, en essayant d'attraper cette bulle, elle éclate et il n'en reste alors qu'une sensation sur les doigts, qu'une odeur, une atmosphère palpable, que quelques détails, mais qui resteront encrés en soi comme le moment où l'on a touché pour la première fois un garçon, une personne du même sexe que soi, tout en sachant que ce n'est pas accepté par tous, pas su de tous, ce qui rend sûrement le moment encore plus excitant, plus interdit, plus mémorable.