François Ozon capture l'essence de l'adolescence - les sentiments qui se mêlent les uns aux autres, à l'image du personnage principal, ou bien évidemment l'éveil sexuel tout en douceur du personnage principal, ou encore ce rapport léger et insouciant à la mort. La mise en scène sait se faire discrète (mais n'est pas pour autant en retrait) pour pouvoir laisser la place aux comédiens d'incarner leurs répliques - la grande majorité du temps crevant du naturel du langage parlé au quotidien - et surtout leur physicalité - la tension sensuelle entre les deux acteurs principaux étant extrêmement touchante. Malgré l'aspect à priori mélancholique et nostalgique du film (d'où le titre assez putassier), le réalisateur s'en sert seulement de cadre symbolique - et personnel -, et on en sort en réalité rempli d'une joie de vivre et d'une volonté d'aller de l'avant - assez candide. Été 85 est de ces plantes rares : le moment en lui-même semble simplement plaisant mais anodin, mais ceci n'est qu'illusion, car le film germe dans l'esprit de l'un pour le transformer en fleur toute fraîche et colorée.