L'année 2023 a été riche en court métrages de qualité, et il ne serait pas peu dire que les nominations pour le César du meilleur court métrage d'animation a surpris plus d'un. Entre ceux qui ne comprennent pas pourquoi les favoris ne se retrouvent pas dans les nommés (27, Un genre de testament, écorchée qui ont été tout trois en short list pour les Oscars, voire même Letter to a pig qui est carrément dans les nominés pour l'Oscar du meilleur court métrage d'animation), et ceux qui critiquent la qualité des nommés (Personnellement j'ai bien aimé Drôles d'oiseaux, mais par rapport d'autres courts métrages du studio sorti dans le même programme de court métrage, je trouve le choix étonnant), il y avait de quoi être intrigué. C'est donc une chance que j'ai pu voir été 96, l'un des trois nommés, lors du festival jeunesse du val de marne où le court métrage faisait l'ouverture de la compétition +7.
Ce qui frappe d'entré de film c'est la qualité de la rotoscopie et la manière dont la réalisatrice va jouer avec son image filmé pour proposer des choses que l'on voit rarement. D'un certain côté, on peut voir en été 96 une sorte de réinvention assez original du genre des films Found Footage. A plusieurs moments dans le film, on va voir les images prisent par la famille durant leurs vacances, et on va suivre leurs moments de vie de l'intérieur, le tout à travers le cadre de la caméra qui, peu à peu, va perdre en batterie. Cela créé du dynamisme, c'est très bien fait donc c'est vraiment très beau, et certains moments sont vraiment intéressants visuellement parlant.
Le soucis étant qu'à part les rêveries d'un des enfants de la famille et son aventure nocturne, le film n'a pas grand chose pour au moins capter l'attention. Sa forme est divertissante et on peut croire en ces personnages, mais à aucun moment on n'arrive à rentrer dans l'action... s'il y en a une. Le propos de fond est encore plus absent et laisse à penser qu'il est plus question de voir les vacances d'une famille en Bretagne qui tourne mal qu'un film ayant pour but de raconter quelque chose de concret. A cela s'ajoute le dispositif qui est beau, serte, mais se limite un peu trop à cela. Que peut représenter cette vue réaliste interne, à travers le regard de la caméra, si l'entièreté du long métrage est déjà dans un réalisme quasi naturaliste qu'on croirait être trait pour trait les Footages d'un film live sur lequel on aurait mis des filtres de couleurs ? Ce n'est pas mauvais, c'est même plutôt bon, mais il n'y a malheureusement pas grand chose à en tirer.
10,75/20
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