Les sentiments n'ont pas de mémoire
Joel aime Clémentine, Clémentine aime Joel. La vie pourtant si simple est parfois bien compliquée, à l'image d'une relation de couple entre un maniaque et une déjantée.
Joel à ses habitudes, il aime sa petite vie bien rangée, n'aime pas se jeter dans l'inconnu, et ne sait pas vraiment s'il aime sa vie dans le fond.
Clémentine est déboussolée, elle cherche sa place, est extravagante et ne sais pas vraiment si elle aime sa vie dans le fond.
Ensemble, ils apprennent à aimer la vie vue à travers les yeux de l'autre, mais commencent à se détester mutuellement.
Un jour, Clémentine décide de faire appel à une société d'effacement de mémoire, dans l'espoir d'oublier Joel mais de garder le bonheur qu'il lui a apporté.
Jim Carey dans un rôle sérieusement pas marrant est beau. Tant au sens esthétique qu'au sens psychologique, il exprime un mélange de tristesse et d'espoir, il a envie de vivre, de se battre, d'aimer.
Kate Winslet est elle aussi sublime, physiquement d'abord (et Dieu sait qu'avoir des cheveux bleus n'est pas un facteur de beauté), mais aussi dans sa quête de sens. Elle est impulsive, immature, désagréable et pourtant on s'attache à elle sans savoir pourquoi.
Les images de Michel Gondry, sans queues ni têtes parfois, nous absorbent et nous présentent un monde simple construit sur une tuyauterie insaisissable et surréaliste. Une promenade au milieu des souvenirs de ses personnages, une balade dans un imaginaire collectif de l'Amour.
Mention spéciale pour Elijah Wood, un petit rôle qui lui va comme un gant.
Au final, un film mélancolique, qui tourne en rond (début/fin), qui n'apporte pas grand chose de nouveau mais qui est beau, qui redonne confiance en soi, qui permet de relativiser la quête du Graal qu'est l'amour de notre vie.
Ce n'est pas vraiment un film de rupture, plutôt un film d'espoir, celui qui porte tous les personnages.
La seule morale que j'arrive à en tirer c'est que malgré tout les sentiments n'ont pas de mémoire, on ne peut pas oublier qui on est.