C’est un film renversant et quelque peu bouleversant pour le cerveau.
Nous avons deux protagonistes extrêmement différents : Clémentine une fille extravertie, hyperactive, extravagante puis Joël un homme discret, sensible, avec une vie banale.
Leur amour est aussi fusionnel que destructeur et la passion qui les noue va finir par les étouffer dans les disputes.
Lorsqu’un jour Joël apprend que Clémentine a procédé à une intervention psychiatrique pour l’effacer de sa mémoire, fou de rage et de vengeance Joël s’empresse de faire de même.
On assiste à une scène où on replonge concrètement dans la tête de Joël. On y voit Clémentine partout, on découvre leurs souvenirs innombrables, et aussi leurs disputes et les déchirures. Ce passage nous permet de comprendre la relation dans toute sa forme.
Puis Joël se rend compte qu’il ne veut plus oublier, que certains souvenirs lui doivent être éternels alors il va se battre et chercher à emmener et cacher Clémentine dans des souvenirs où elle n’y est pas. On passe dans des dimensions psychologiques, on arrive dans un souvenir puis tout finit par s’effacer, on atterrit dans un autre, tout finit par se mélanger. Le réalisateur Michel Gondry est très fort pour tous ses plans de changements où tout d’interférent, se déforment, s’enroulent, se calquent.
Ce passage est littéralement bluffant. Et malgré ses efforts Clémentine disparaît de sa tête, tout d’elle sombre dans l’oubli.
Puis le film prend fin sur leur rencontre qui est en vérité leur seconde rencontre. On retourne au début du film, on comprend enfin que ce qui se passe c’est déjà produit. Malheureusement ils apprennent tout deux qu’ils se sont effacés auparavant dans une cassette où ils disent les raisons du pourquoiils ont fait ça.
Ils finissent par se pardonner et se laissent une seconde chance.
Ce film est beau est révèle énormément de choses. On a une forte dimension du temps qui passe et qui s’écoule avec les souvenirs. On a des sortes de chapitres qui sont marqués notamment par la couleur de cheveux de Clémentine sui se dégrade dans les couleurs chaudes lorsque la relation est en crise. On assiste à un amour puissant, avec cette seconde rencontre et le pardon. Puis il y a aussi cette question de l’identité, de l’appropriation, avec les souvenirs notamment qui constituent tout d’un être et nous laisse pour leçon que malgré tout il faut garder les souvenirs bons et mauvais, il faut y faire face et ne rien en oublier car c’est grâce à cela qu’on peut être plus fort.