C’est avec 12 ans de retard que je découvre ce film, qui était dans ma watchlist depuis bien cinq ans. Michel Gondry y met l’homme face à ses différents sentiments et appréhensions de la vie. Doit-on prendre des risques où se laisser aller par le quotidien ? On connait la réponse mais Joel - merveilleusement incarné par Jim Carrey -, personnage tourmenté du film, se la pose pendant un instant. Cela caractérise la personne qu’il est au début du film. Il hésite, il ne sait pas ce qu’il doit faire.

Gondry joue avec nous dans son séquencement du film et n’oublie pas ses bizarreries qui font de lui un réalisateur unique. On apprend rapidement que Joel sort en fait d’une rupture qui le fait alors beaucoup souffrir avec Clémentine - incarnée par Kate Winslet -. Pour faire une rapide description des protagonistes, on pourrait simplement dire que tous les opposent. On a déjà vu ce genre de relation des milliers de fois, mais pas comme Gondry la voit. Au bout d’un moment, Clémentine a littéralement décidé de l’oublier pour n’avoir plus aucun souvenir de lui. En réaction, il choisit d’en faire de même. C’est alors que s’en suit un passionnant retour dans les souvenirs de cette relation, que ce soit dans les bons et les mauvais moments. Toutes les petites choses qui ont fait leur relation y passent: les regards, les rires, les phrases déplacées, les maladresses etc. On voit alors Joel commenter cette relation, comprendre pourquoi il était heureux auparavant. Comme si le temps n’avançait plus, il contemple sa mémoire. Or, le temps avance, la mémoire de cette relation s’efface rapidement. Gondry représente avec brio cet effacement dans sa réalisation, comme un monde qui s’écroule autour de lui. Ce qui a fait cette relation et l’homme qu’est devenu Joel grâce à Clémentine s’efface. À t-il pris une décision trop rapidement, ou alors ses souvenirs vont lui faire rappeler pourquoi cette relation s’est finie.

Le film arrive à bien relier les différentes histoires de façon astucieuse. La première étant la vie de Joel, son aventure dans le labyrinthe de ses souvenirs et celle de la vie extérieure, de ceux qui effacent les mémoires. On aimerait voir Jim Carrey jouer plus de rôles comme celui-là. Gondry signe ici un film unique, à son image, avec une BO parfaitement adaptée.

mdrjpptchou
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le 25 févr. 2016

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