Pour faire du cinéma il ne suffit pas de prendre un chef-op et un cadreur excellents, des acteurs magnifiques, des décors splendides et de laisser le film se faire en regardant le tout avec un sourire béat. Ce film n'est qu'esthétisation artificielle, moments de vie idéalisés jusqu'à saturation, dialogues réduits à l'aphorisme... Les baisers ne se font que sous une chute d'eau chatoyante, les promenades n'ont lieu que dans un jardin fleuri où une lumière dorée caresse les visages avec sensualité,
Imaginez une légère flatulence au milieu de ce raffinement délicat, de cette précision parfaite et calculée et vous comprendrez pourquoi ce film manque de vents... En fait c'est bien ça le problème :
il n'y a pas de fausse note, jamais. En spectateur on reste expulsé hors de l'histoire, on ne peut pas croire à ces images paradisiaques
musique symptomatique.
Ce film n'est pas un film, c'est un vernis cinématographique derrière lequel ne transparaît aucune idée.
J'ai eu l'impression que la forme prenait tellement le pas sur le fond que finalement le discours du film était totalement biaisé : on a ici à faire au destin de trois femmes et chacune de ses femmes nous dévoile une facette de sa souffrance, comme si cette part invisible la définissait en profondeur et pourtant le film reste toujours à la surface, il ne creuse jamais cette douleur qui est simplement suggérée, ce sont toujours des épisodes de perte qui n'ont aucune résonance avec le spectateur.
un film écrit par une femme et réalisé par un homme ? une adaptation ratée ?