Barbmos
Le hasard fait succéder Calmos à Barbie. Mais le hasard n’existe pas, diront certains. Et réellement, on tient là un concept bien plus porteur que le Barbenheimer supposé condenser toutes les...
Par
le 5 août 2023
6 j'aime
2
Melvin Frank est tout de même le réalisateur d’une vingtaine de films et le scénariste d’au moins le double. Pourtant, son nom m’était totalement inconnu. Étranges Compagnons de Lit arrive à peu près au milieu de sa carrière.
Carter et Toni sont des foufous. Ils se rencontrent et paf, ils se marient après une première nuit. Forcément, ça tourne au vinaigre car lui est le mâle tradi et elle l’artiste engagée. Après une séparation de sept années, Carter doit renouer avec elle pour des raisons professionnelles. Mais la fiévreuse italienne ne s’en laisse pas conter.
Il faut reconnaître qu’avec Gina Lollobrigida et Rock Hudson, on tient un couple qui a de la gueule. L’alchimie fonctionne à merveille et leurs corps semblent aller de pair. Dans un comédie romantique, c’est un élément fondamental. Ceci étant dit, la plus value majeure du film tient à un scénario à la fois classique dans ses ressorts et original dans son approche contextuelle. Ainsi, on voit s’affronter en cet an de grâce 1965 deux sociétés qui s’opposent et s’attirent. D’un côté l’establishment du monde de l’argent, avide d’une image propre et aspirant à grimper la pyramide du pouvoir. Il est égoïste, froid et calculateur, garant des traditions tant qu’elles vont dans son sens. Masculin, forcément. De l’autre une société parallèle qui croit au progrès et à la bienveillance, impulsive et désireuse, idéaliste et rêveuse, prête à se donner pour ses valeurs. Probablement plus féminine. Dans ce Londres qu’on imagine des swinging sixties (c’est peu visible), à l’aube d’une grande bascule culturelle, l’ancien monde et le nouveau monde se retrouvent pour le plaisir instinctif de la chair et s’affrontent sur les idées mais ils sont invariablement attirés l’un par l’autre et ont besoin de l’autre pour exister. Mais ne nous y trompons pas, le film n’est pas tant une étude sociétale qu’une véritable comédie. Et on y rit beaucoup. Par ses rebondissements, ses quiproquos, ses caricatures, ses situations inextricables, le film parvient souvent à nous surprendre et se révèle très frais.
En clair, voici une comédie efficace qui remplit pleinement son objectif et qui rappelle qu’on aura beau invoquer les dieux de la technologie, rien ne remplacera une bonne histoire et un bon script.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Konika0 - Vus ou revus en 2022.
Créée
le 11 sept. 2022
Critique lue 33 fois
Du même critique
Le hasard fait succéder Calmos à Barbie. Mais le hasard n’existe pas, diront certains. Et réellement, on tient là un concept bien plus porteur que le Barbenheimer supposé condenser toutes les...
Par
le 5 août 2023
6 j'aime
2
Ce sont le synopsis mystérieux, l’affiche idoine et le succès critique qui m’ont amené à lancer le film. Que de vile tromperie dans ce monde. Ils sont deux frangins. L’un est commissaire de police et...
Par
le 21 mai 2023
6 j'aime
D’une certaine manière, L’Antre de la Folie occupe une place un peu spéciale dans la filmo de Carpenter. Il a quelque chose de différent et c’est ce qui m’a donné envie de le revoir. Un auteur à...
Par
le 11 sept. 2021
5 j'aime