Durant six mois, Nicolas Philibert a posé sa caméra dans une petite école auvergnate, qui a comme particularité de regrouper des élèves de la maternelle au CM2 mais qui sont tous regroupés dans une seule classe.
A juger les précédents docus de Philibert, celui-ci est clairement intéressé par le monde rural, et ça se voit dans l'enrobage, je dirais, du film, où on a de long plans sur le monde agricole qui les entoure.
Au début, j'avais du mal avec le professeur, Georges Lopez, car il a l'air assez dur avec ces enfants adorables, dont on remarque très vite un certain Jojo, qui est un peu le boute-en-train de la classe.
Parmi tous ces élèves, il se produit quelques petites histoires, mineures certes, mais qui rythment une vie scolaire, comme des cris, des larmes, une bagarre, des dessins. Si je dois exprimer un grand mérite à ce film, c'est la très grande discrétion du réalisateur, qui a l'air totalement invisible à l'écran, de sorte que le professeur et les enfants ne paraissent jamais perturbés par la présence d'une (petite) équipe technique.
Pour revenir sur le professeur, celui-ci est interviewé vers le milieu du film par le réalisateur (où l'on entend sa voix), et se livre à lui sur ses origines, sur ses parents, et il semble avoir en lui une petite lassitude à être resté durant plus de vingt ans dans cette petite école.
Néanmoins, il y a un très joli moment où celui-ci va accompagner un de ses anciens élèves, et qui va rentrer au collège, avec une belle émotion de laisser ainsi ses jeunes pousses partir vers une autre scolarité.
Ça manque tout de même d'un liant, mais ça reste un joli docu, même si je n'ai appris sur le système éducatif.