Ce documentaire est très touchant.
Plus précisément, c'est perturbant parce qu'on assiste à ce qu'un homme a filmé pendant les derniers mois d'une amie, touchée par un cancer. D'ailleurs cette amie c'est pas n'importe qui, c'est la romancière qui a écrit Tout s'est bien passé, qui a été adapté cette année au cinéma par François Ozon.
Le truc c'est qu'Alain Cavalier ne la filme pas elle, ou du moins assez peu, il immortalise plutôt des petits moments tout bêtes du quotidien, des choses qu'il voit chez lui ou chez elle. Et ça rend le film peut-être encore plus poignant, très conscient de traiter de la mortalité.
Je pense que le cinéma doit de temps en temps nous remuer plutôt que nous divertir, ce film entre parfaitement dans la case de ceux qui viennent nous remuer. C'est un film qui met son spectateur face à la mort tout en lui donnant peut-être le sentiment de l'arnaquer. Après tout, on suit juste un vieux réalisateur qui filme tout et n'importe quoi au premier abord, avec un caméscope 4K qui reste un caméscope. Tout ça touche au réel et provoque tout un tas d'émotions. C'est évidemment pas confortable de se confronter à sa propre mortalité, et même face à un documentaire qui fait ça tout en sobriété, je n'en ai pas mené large.
Si vous avez déjà lu certaines de mes critiques sur des films considérés à l'unanimité comme étant dérangeant, vous le savez déjà mais je le précise ici : j'ai toujours du mal à donner des grosses notes aux films qui me perturbent. Ça viendra peut-être avec le temps. Je trouve que pour celui-ci il faut avoir le cœur bien accroché, mais ça vaut le détour.