Quand on a 16 ans ou 17 ans on peut aller voir le film de Marc Dugain avant de lire le roman de Balzac (mais est il toujours sur les listes du bac de français ?) Quand on a plus de 16 ans et qu'on a déjà lu Eugénie Grandet dans sa jeunesse, on peut toujours aller voir le dernier film sur le roman.
Déjà pour retrouver l'atmosphère balzacien ne. Les paysages, la lumière des bords de Loire, l'intérieur de cette maison sombre et modeste, sont très bien rendus. Le film s'étire lentement (trop parfois) comme une succession de tableaux très descriptifs. Le personnage du père Grandet à l'avarice pathologique, est parfaitement bien traité dans toutes ses turpitudes et bassesses et Olivier Gourmet, talentueux et très bien dirigé, le rend très crédible et central. Au détriment des rôles de la mère (excellente Valérie Bonneton) et de la fille,
Joséphine Japy, une sorte de rebelle passive qui attend patiemment son heure. L'Eugénie de Dugain est trop belle, trop intelligente, trop obéissante, trop silencieuse. Dès que son père est enterré, elle se réveille, s'émancipe et l'argent amassé lui permettra de sauver l'honneur de son nom et d'ouvrir la porte de sa cage. Une fin pleine d'espoir et très féministe.