Le don de soi.

Une femme mondaine d'origine étrangère vivant à Rome vit surtout de ses apparats et de son prestige, au risque d'ignorer son fils. Elle ne voit pas les signaux d'alertes de ce dernier, qui se sent de plus en plus isolé, et il va finir par se suicider, les complications lui sont fatals. Complètement désemparée par ce chagrin, elle va décider de mettre sa fortune et son prestige au service des nobles causes, en particulier les personnes démunies.

Le film a été tourné en 1951, et comme souvent, c'est aussi une carte postale de ce qu'est l'Italie d'alors, avec les vestiges encore visibles de la guerre, et une population qui crève de faim face à l'opulence des puissants qui regardent tout cela de haut. Le sacré est toujours présent dans le récit, que ça soit dit ou non, au risque que le personnage d'Ingrid Bergman, magnifique dans ce rôle, paraisse comme folle aux yeux de son mari et de ses prétendus amis de la bourgeoisie, à s'intéresser à ces gueux. Il y a quelque chose de terrible qui s'en dégage, avec des scènes déchirantes comme la découverte du travail à l'usine, ou quand elle se rend au chevet de personnes malades.
Autant dire que la rédemption pour cette femme passe à ce prix-là, avec la souffrance qu'elle porte comme une croix, jusqu'à un épilogue assez dur à supporter, mais qui l'élèvera au-delà de la personne qu'elle fut.

Je ne connaissais pas ce film jusque là, qui est le deuxième de la collaboration Rossellini-Bergman, et il s'en dégage une force incroyable, à la fois de la révolte et une grande tristesse.