Sous-titré "Interlude", "Evangelion: 2.0 You can (not) advance" est donc le second volet de la tétralogie cinématographique, gigantesque entreprise menée par le créateur original Hideaki Anno visant à "reconstruire" sa mythique série animée.
Là où le premier opus déroulait une intrigue foncièrement identique à celle de la série télévisée, cette suite directe prend une autre voie, un chemin légèrement différent, l'appellation "Rebuild Evangelion" prenant enfin tout son sens, ce qui risque de diviser fortement les fans de la première heure. Certains applaudiront cette orientation risquée pendant que les autres lui jetteront la pierre, l'écume aux lèvres.
Les enjeux et l'univers étant définis une bonne fois pour toute, "Evangelion: 2.0" peut enfin s'exprimer à pleine puissance et le fait admirablement. En plus de livrer une poignée de séquences incroyablement spectaculaires et grisantes, le film de Masayuki et Kazuya Tsurumaki développe davantage ses personnages complexes, dévoile les failles et les craintes de ces enfants soldats instrumentalisés dans le but de "sauver le monde". Mais quel monde ?
Habile mélange de savoir-faire traditionnel et d'éléments générés par ordinateur, l'animation se montre bien plus que convaincante, apportant un véritable plus et donnant lieu à de splendides images aussi impressionnantes que poétiques, le tout renforcé par une mise en scène à la fois dynamique et contemplative.
Bien que n'échappant pas à quelques longueurs et jouant trop souvent la carte du fan-service, "Evangelion: 2.0" va finalement bien au-delà de la simple transposition cinématographique, permettant à son auteur de porter un regard neuf sur sa création la plus emblématique.