Sayonara, subete no Evangelion

Une page se tourne, Evangelion se finit et rien ne sera plus jamais pareil.

Ayant lu les autres critiques, je pense ne rien apporter de plus si ce n'est qu'une énième mise noire sur blanc de mes sentiments sur Neon Genesis Evangelion.
Contrairement à bien des fans d'Eva, je n'ai pas commencé la saga à ses débuts, mais plus récemment, en fin 2019.
Une animation époustouflante pour l'époque, une histoire très intéressante et prenante, et une fin étonnante voulant auto-détruire Evangelion. Me documentant ensuite sur l'œuvre et le message d'Anno, j'ai compris l'importance de cet anime, l'importance de son message et de son but. Une nouvelle passion est née en moi.

Puis The End of Evangelion. Qui met en scène une violence sans nom, une nouvelle fin brutale et pas si positive que ça. Le film est d'une force inouie et on n'en ressort pas indemne. Je l'ai presque vécu comme une insulte d'Anno pour les "fans" qui voulaient une fin d'action pour Evangelion, ce que n'était pas l'animé de base.

Et il y a un peu plus d'un an, j'ai ensuite regardé les Rebuild avec beaucoup d'impatience pour savoir où tout cela allait nous emmener. L'histoire est encore plus grandiose, les enjeux toujours plus importants et l'utilisation d'une 3D très impressionnante. Hideaki Anno veut raconter une nouvelle histoire sur Evangelion, écoutons-le.

Et nous voilà enfin en août 2021, à la fin totale et définitive d'Evangelion et aussi à la fin de quelque chose en moi.

La première partie du film tourne le dos à tout ce qu'on avait eu sur les précédents films qui étaient haletants du début à la fin. Ici on se reconstruit, on grandit, on apprend, on s'apprend et on se prépare à la fin.
Shinji n'est plus le même et évolue grâce à ses compagnons. Rei se questionne et apprend comme un enfant la base de la vie. Asuka reste distante mais on sent qu'elle a également changé. Hideaki Anno n'est plus le même non plus et on le voit poser ce qu'il a sur le cœur, tant sur son message que sur son lien à la saga Evangelion.

La suite du film peut moins plaire tant elle est quelque peu confuse et on se perd entre les scènes d'actions et les explications sur la mythologie NGE. Je trouve aussi que la nouvelle Lilith n'est pas très jolie et que le début du combat Eva 13/Eva 1 est un peu étrange en terme d'animation. Mais Anno a voulu se faire plaisir, alors on peut lui laisser ça. D'autant plus qu'on ne regarde pas Evangelion pour voir des combats de robots géants.

La philosophie d'Anno que j'ai fini par absorber au fil du temps a resurgit pendant le visionnage de 3.0 + 1.0. L'impact qu'Evangelion m'avait fait s'est réveillé et avant même qu'il ne commence à se soigner, Anno m'acène de sa nouvelle vision des choses et de la vie. Je suis apaisé d'avoir pu connaître l'entièreté d'Evangelion (même s'il y a de quoi alimenter de nombreuses théories pour encore bien des années). Mais je suis surtout très blessé de voir un tel monument se finir, comme la mort d'un mentor.

Je suis maintenant seul à devoir avancer avec les réponses et les nouvelles questions qu'Anno laisse avec Evangelion.
Je suis tout de même heureux qu'il ait pu conclure (en se faisant plaisir, j'ai l'impression) la franchise qui lui a tant pesé pendant plus de 20 ans.

Nous avons un final grandiose pour une saga grandiose. L'animation est magnifique, la 3D est impressionnante, les musiques de Shiro Sagisu collent toujours aussi bien et la musique "One Last Kiss" fait forcément mal quand elle arrive.

Voilà une "critique" des plus confuses et inutile, mais j'avais besoin de poser ce que j'avais sur le cœur concernant cette œuvre qui n'a pas fini de m'accompagner dans la vie. Je suis aussi heureux de voir tant de personnes impactées à vie par Evangelion, cela peut peut-être m'aider à me sentir moins seul pour subir le post-Eva.
Aucune oeuvre ne s'aura me fasciner, me questionner, m'émerveiller, m'épouvanter, m'énerver, me troubler, me faire pleurer et me toucher comme Evangelion l'a fait.

Sayonara, subete no Evangelion. Et merci Hideaki Anno. Merci Shinji et Merci Rei.