Regarder Evangelion, aimer Evangelion, ce n'est pas seulement suivre une histoire pour elle-même, c'est aussi plonger dans l'esprit d'un auteur qui se livre sans aucune retenu.
Accepter Evangelion, c'est accepter son auteur, Hideaki Anno ; c'est accepter tout ce qu'il nous donne, en bien comme en mal, ses doutes et ses espoirs, ainsi que les contradictions qui en résultent, mais avec la plus pur sincérité.
L'attente de ses huit dernières années fût longue, et le choc de ce dernier opus bouleversant.
Pour moi Evangelion, dans le sens de son histoire, c'est fini il y bien longtemps avec le chef d'oeuvre "The End of Evangelion" ; une fin fataliste, apocalyptique, dure, étrange, fait par un auteur bourré de peur, de doute, incapable de résoudre les conflits internes qui ont ponctués sa vie.
Rebuild, c'était le retour inattendu, incertain, mue par une volonté fragile de revenir encore et toujours sur ces démons invaincus, sans assurances d'y parvenir cette fois-ci ; et pour y arriver, la plus grande épreuve d'Hideaki Annon, c'était finir Evangelion, "son" Evangelion, la nouvelle genèse de sa propre vie.
Il lui aura donc fallu huit ans pour trouver le courage et la manière d'y parvenir, et mon dieu, quelle fin, quel aboutissement !
Evangelion: 3.0 + 1.0 Thrice Upon a Time, ce n'est pas seulement une fin, c'est le changement, l'évolution, la réussite d'un auteur à avoir surmonter tous ses doutes pour enfin trouver l'espoir,
afin offrir autant à lui même qu'à nous, le plus bel adieu qu'y n'est jamais était fait.
Accepter Evangelion: 3.0 + 1.0 Thrice Upon a Time, c'est accepter une fin définitive, un adieu total, sans retour, c'est accepter qu'un auteur puisse enfin avancer sans nous et nous sans lui, alors :
Sayonara Shinji, Asuka, Rei, Mari, Katsuragi, Kaworu et tous les autres,
Sayonara Hideaki Anno,
Sayonara Evangelion,
Sayonara Beautiful world,
Et du fond du coeur, merci pour tout.