"Après 25 ans d'attente, il fait enfin un calin à son fils !"

Je dois le dire, j'étais assez pressé de voir ce film, tant les critiques après sa sortie en 2021 avaient titillés ma curiosité. Mais pour cela, il fallait que je vois l'autre film du projet "Rebuilt of Evangelion" que je n'avais pas vu ou bien que je regarde l'intégralité de ces quatre films avec ma compagne, ce qui n'était pas chose aisée vu qu'elle avait été assez circonspecte devant la série originale.

Du coup, on y est allé doucement, à raison d'un film par an au milieu de notre marathon d'animé : le premier était fun à revoir tant c'était un peu la série en accéléré et sous stéroïde, le second était un peu dans la même veine en plus d'apporter étrangement quelques passages plus léger, le troisième m'a un peu perdu mais retrouvait les vibes des épisodes d'antan avec ses qualités et ses défauts le tout dans une bonne animation. On est au Noël 2024, on pouvait ENFIN voir ce quatrième film sur Amazon Prime.

Et effectivement... c'est étonnant.

Le film commence comme le 3eme film par une baston très étrange entre Mari sur une structure composées de porte-avion accroché par des câbles et devant faire face à une vague d'Evas incomplètes (genre des têtes d'Eva avec des ailes). Le tout est baigné (voir noyé) par l'habituel technobabble mais se situe au dessus d'un Paris désert où tout à été teint en rouge. Et ça se termine par ...

J'étais prêt à me dire que tout allait être comme ça, quand est arrivé le passage le plus étonnant du film (et celui qui m'a le plus plu) : 45 mn de slice of life dans un petit village qui a échappé à la fin du monde. C'était tout ce que la série s'était refusé à faire : faire grandir certains personnages et nous montrer ce qu'ils sont devenus, parler des petits plaisirs de la vie et raconter une histoire claire sans les anges, les Eva, les factions (on voit un passage bizarre avec des Eva zombies qui errent en dehors de la zone et même ça, c'est plutôt clairement expliqué.)

Et je suis content de ne pas avoir vu ce film à l'époque de sa sortie et de le voir maintenant, après une année à découvrir ce que c'est que la paternité. Et du coup, je comprends tout à fait ce que ressent Rei qui voit un bébé pour la première fois de sa vie et s'attache un peu à ce petit être sans défense et cet espoir d'une vie en devenir.

Après ce passage, ça repart dans les bastons chelous et les trucs qu'on comprend à moitié, mais rien que le fait d'avoir ce passage et qu'ils aient pris leur temps pour le développer, ça m'a satisfait. C'était dur de faire une fin satisfaisante, alors ils ont un peu tout mis dans le reste du film : une opposition entre la NERV et les rebels du WILLE, des combats improbables (on a carrément des nués d'Eva) qui pètent de tous les côtés, des histoires d'Anges, de robots et d'artefacts au nom bibliques et pas mal de sacrifice. C'est ce genre de moment où tu fait : "ok, je comprends qu'à moitié, mais visuellement ça tabasse et globalement ça fonctionne."

Et surtout, la fin offre une baston finale qui essaye de s'élever carrément vers le meta en recyclant tout un tas de passage culte de la série et en faisant par à une guerre de psyché contre psyché (après tout, "tout ça se passe dans notre imagination" c'est canon dans Evangelion) avec des visuels volontairement dérangeant (comme une Rei géante en 3D.)

Mais surtout, il remet au centre des enjeux un truc qu'aucune fin d'Evangelion n'avait fait...

Je reste un peu circonspect sur la toute fin... mais de toute façon, dur de faire une fin satisfaisante à Evangelion. Dans le pire des cas, vous pouvez toujours vous satisfaire d'une fin antérieure.

Pour le reste, j'ai pas passé un mauvais moment du tout. Visuellement ça à de la gueule et on est loin des trucs les plus pénibles que la série avait à nous offrir.

Est-ce que je le montrerais à des enfants ? Nan. Traumatiser des enfants, c'est bon pour Gendo Ikaru, pas pour moi.

Possibilité de remake/suite : Bon. On a ASSEZ remaké et rebooté cette série. C'est fini. On y touche plus ! (Et ça rend l'intrigue de fin bien plus intéressante.)

Le détail qui me titille : C'est cool que Pen² ai plein de petits Pen². Mais ils s'est reproduit comment ? Je pensais que c'était le seul de son espèce ?

Suis-je le seul ? : A avoir maté ce film à Noel et à être content d'entendre une musique classique célèbre à Noel qui apparait dans la baston finale. Ce qui fait de Evangelion 4.0 officiellement un film de Noel.