Un peu d'évasion nostalgique...
Pour ceux qui, comme moi, étaient ados dans les années 80, il y avait deux stars à l'affiche des blockbusters américains en matière de film d'action. Chacun avait son préféré.
Arnold Schwarzenegger, dit "Schwarzy" pour les fans, cartonnait avec "Prédator", "Commando", "Total recall" et autres "Terminator", des films qui respiraient la fraîcheur de la testostérone et la poudre de cartouches tirées par milliers. Il avait développé son talent pour la comédie sur les estrades des concours de culturisme.
Sylvester Stalonne; dit "Sly" pour les fans, marquait des poings avec des séries à succès, les "Rocky" et les "Rambo", des films qui sentaient bon la sueur, le talc et la jungle.
Ces deux joyeux culturistes se tiraient la bourre au box-office. Mais dans leurs œuvres cinématographiques, c'était toujours le gentil qui gagnait à la fin. Un peu comme un "Disney" mais pour les grands, de préférence masculins.
Et puis Schwarzy est devenu gouverneur de la Californie et Sly... a poursuivi sa carrière avec des films d'une grande sensibilité, comme "Demolition man".
Quelques décennies de plus au compteur, nos deux compères décident de faire un film ensemble, histoire de vérifier s'ils sont miscibles dans un scénario plein de douceur et de rêves. Ce sera une histoire de spécialiste de la sécurité qui teste les failles des prisons en se faisant passer pour un taulard. Sympa comme idée. Pour qui a goûté à leurs mimiques dans les années 80, rien n'a changé. Bon, les tronches sont un peu plus plissées (ou tirées c'est selon) mais les démarches massives de culturistes n'ont pas bougé. On sent quand même que la plastique n'est plus au top. Sly, qui tourne aux produits spécifiques et soulève toujours de la fonte, peut se permettre de montrer les biceps. En revanche, Schwarzy, qui a longtemps délaissé les salles de muscu, les garde soigneusement sous ses vêtements. Ça ne l'empêche pas de nous offrir un clin d’œil au passé en attrapant une énorme mitrailleuse sur pivot dans ses bras supposés balaises pour distribuer à tout va de la dragée métallique aux vilains.
Tout cela reste bon enfant dans une ambiance virile de détenus plus méchants les uns que les autres. Si le spectateur prend tout au premier degré, il pourra avoir l'impression d'être mené en bateau. Mais s'il regarde cette histoire avec ses souvenirs d'adolescents, il ressentira une vague nostalgie vis-à-vis des héros de sa jeunesse. S'il est ado actuellement, ça fonctionne aussi.
Les quasi deux heures que dure ce film se laissent donc regarder sans trop bouder son plaisir. On est bien conscient que cette oeuvre n'entrera pas au panthéon des chef d’œuvres. Chacun pourra récupérer son cerveau en sortant de la salle de projection. Pour plus de sûreté, un scanner cérébral sera recommandé.