Réalisateur neuneu capable de vous brûler la rétine avec ses films de vacances qu'il tourne tous les deux ans avec sa femme Milla, Paul W.S. Anderson aura tout de même réussi l'exploit de tourner au moins un film correct entre deux bouses infâmes: "Event Horizon", sorte d'ersatz du premier "Alien" rappelant les séries B de la fin des 80's style "M.A.L." ou "Leviathan", mais dont la menace impalpable le rapproche finalement plus du "Solaris" de Lem, avec un soupçon de Lovecraft et de Clive Barker.
Echec à sa sortie malgré un prix à Bruxelles en 1998, "Event Horizon" est une chouette petite série B plutôt bien ficelé malgré de sacrés gros clichés et des personnages affreusement schématiques, un survival spatial tendu saupoudré de visions sacrément dégueulasses bénéficiant d'une mise en scène efficace, ce qui constitue un exploit de la part d'un Anderson pas encore accro au ralenti (normal, il n'avait pas encore vu "Matrix") et faisant preuve d'une sobriété (relative) salvatrice.
Porté par un casting sympathique dont on retiendra surtout ce cher Professeur Grant (Sam Neil pour les cancres du fond), "Event Horizon" ne révolutionne aucunement le genre mais s'avère un mélange assez fun de science-fiction et d'horreur, certes prévisible dans son déroulement mais qui rempli finalement son contrat, l'atmosphère pesante y étant pour beaucoup.