En ouverture du Festival de Deauville, Everest impose tout de suite le ton de cette 41ème édition : un drame sur l’humain, loin du tire-larmes et de la malhonnêteté dont font preuve certains films catastrophes. Du grand spectacle, inspiré et inspirant.
Everest est en deux mots l’antithèse The Impossible : ce film qui narrait la quête complexe d’une famille déchirée après le tsunami indonésien de 2004. Finalement, le film s’avérait presque être un torture porn, où la misère était prétexte aux larmes, aux déchirements familiaux et aux retrouvailles sur fond de violon. Une catastrophe infecte qu’Everest, ici, s’applique à effacer en seulement quelques minutes lorsqu’il présente ses personnages de manière simples, aux idéaux de conquête d’un mont réputé impitoyable. Si le film est servi par un casting quatre étoiles, il ne s’en sert pas comme d’un faire valoir, offrant à chacun une tribune et la possibilité d’exprimer leur désespoir vis-à-vis de cette ascension qui tourne mal. Contrebalancé par l’attente des familles aux Etats-Unis, dans un calme plus assourdissant que la tempête qui fait rage au Népal, le film de Baltasar Kormákur impressionne par sa justesse et sa simplicité, servant le récit au compte-gouttes d’une expédition qui se fait au fil des heures. Par conséquent, lorsque l’équipe pose le pied sur le toit du monde, on assiste à un superbe moment de grâce, servi par la qualité époustouflante de la mise en scène.
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Tout le compte rendu du Festival de Deauville sur Neocritics