Révélée dans l'excellent Adam, Nisrin Erradi irradie le film de sa présence et de son talent. Totalement imprégnée par son personnage (pour lequel elle s'est préparé pendant plus d'un an), elle incarne avec une énergie époustouflante une héroïne qui impressionne par sa résilience et sa détermination. Humiliée, maltraitée, jugée, elle ne plie et ne se détourne jamais de son objectif et de ses rêves.
Côté mise en scène, on retiendra surtout un plan séquence incroyable de huit minutes dans lequel l'héroïne parcourt un hôtel à Casablanca, notamment par le biais d'un ascenseur, jolie métaphore des émotions qu'elle traverse. Les paysages marocains sont également filmés de manière sublime.
Les séquences musicales sont nombreuses et alternent avec des scènes qui s'appuient sur un scénario très didactique et parfois un peu trop prévisible.
Malgré l'énergie que dégage son personnage principal et celle qui émane de la danse et du chant, le film reste âpre et sombre. Il cultive une ambivalence intéressante entre l'espoir de l'héroïne qui se refuse à tout déterminisme et le réalisme assez peu optimiste que lui renvoie la société qui l'entoure. Il défendra les couleurs du Maroc pour le prochain Oscar du meilleur film étranger.
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