La Galice jusqu'à l'hallali
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Nabil Ayouch, sans doute le cinéaste marocain le plus important de ces dernières années, n'a pas peur des sujets qui fâchent dans le Royaume. Everybody loves Touda (pourquoi un titre en anglais, qui plus est trompeur ?), moins spectaculaire que ses dernières réalisations, est bel et bien un film engagé, délibérément féministe et reflet d'une société plus que jamais patriarcale. L'itinéraire de Touda, mère blédarde, qui ne rêve que de conquérir Casablanca, en devenant une Cheikhate reconnue, n'est évidemment pas pavée de roses. Cheikhate, kézaco, d'ailleurs ? Une chanteuse traditionnelle marocaine, qui clame des textes laissant toute la place au corps et au plaisir. Malgré quelques aspects mélodramatiques et un dénouement très frustrant, le film prend vraiment de l'ampleur lorsque son héroïne se produit sur scène, vibrante et passionnée. Nisrin Erradi, qui a suivi une longue formation de plus d'un an pour accéder au rôle de Touda, irradie littéralement l'écran de son charisme. Une belle représentante des femmes marocaines, libre et solaire, mais jamais à l'abri du désir des hommes. Comme l'affirme Nabil Ayouch : "Touda est une héritière de femmes en rébellion contre tous les pouvoirs établis. Elle veut transcender les frontières et les interdits, et elle se bat contre toutes les formes de domination contemporaine."
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le 29 août 2024
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