J'avais raté le Linklater en salle, et il me disait beaucoup, je l'ai rattrapé en BR, et j'ai bien fait car c'est exactement ce que je voulais voir. Je suis consterné par la manière dont a été vendu le film en France, au ciné comme sur support, car le baseball a toujours été évacué de la communication, par des stagiaires marketing persuadés, comme à chaque fois, que ce sport faisait fuir les Français. Alors qu'ici le baseball n'est qu'un décorum, qui sert à réunir cette bande d'étudiants sur son campus (où pas loin) quelques jours avant la reprise des cours, et des entrainements. Le film est drôle, tendre, attachant, plein de vie, avec plein de grossièretés dedans mais il ne sombre pourtant jamais dans la vulgarité, chose qu'on est incapable de faire en France. Ici, à l'instar d'une bonne prod Apatow, c'est l'esprit de camaraderie qui l'emporte. Ce film se voit aussi comme une parenthèse enchantée, un moment de rien - trois jours de fête, de picole et de drague avant que la vie ne reprenne - mais un moment décisif, où tout se joue; et après celui-ci, plus rien ne sera comme avant. La fin du film est à ce titre magnifique : premier cours, ça commence, le personnage s'endort, c'est fini, nous avions vu ce que nous devions voir, il s'est passé plus de choses pendant ses trois jours qu'il ne s'en passera durant toute leur année.