Les Daniel’s, déjà derrière le gonflé Swiss army man, ressortent l’artillerie lourde avec ce nouveau film, rejeton illégitime de Matrix et Eternal Sunshine of the Spotless mind, utlisant à nouveau le coup du leatherman (c’est comme un couteau suisse mais en mieux) non pas dans la peau d’un homme mais dans celle d’une femme cette fois, ou plus exactement d’une infinité de femme.
Et c’est brillant.
Si j’ai parfois l’impression que l’originalité a quelque peu désertée les salles de cinéma pour se réfugier sur les plateformes en ligne (avant là aussi de disparaitre), il y a cependant de temps en temps une petite lueur d’espoir qui ranime l’étincelle, faisant vibrer mon cœur et briller mes yeux, emplissant mon âme de bonheur et me rappelant que non, tout n’est pas perdu.
Le film est habilement construit, faisait gentiment chauffer le cerveau dans la première demie heure, avant de commencer à rassembler les pièces pour former le puzzle et ne pas oublier de raconter une histoire, avec des personnages, et de l’émotion. Et c’est un vrai plaisir que de se laisser perdre dans cet univers foutraque, porter par cette histoire au premier abord incompréhensible, généreuse dans ses excès, assumée dans son mauvais gout (mais distillé avec suffisamment de parcimonie pour que ça passe bien) et mise en scène avec une belle maitrise et une réelle efficacité.
Les acteurs sont parfaits, convaincants et touchants, et c’est perso un gros kiffe de revoir Ke Huy Quan, qui avait démarré sa carrière en trombe à 12 ans, avec Indiana Jones (le temple maudit) et les Goonies, avant d’arrêter une dizaine d’années plus tard, faute de rôles.
Et si perso j'ai trouvé le début un peu long et redondant, je ne me suis cependant jamais ennuyé j’ai dévoré avec appétit ces 2h20 très rythmées, le sourire aux lèvres.
C’est fun, c’est intelligent dans sa narration, c’est certes naïf, mais c’est fait avec tellement de passion, d’amour du cinéma, de volonté de mise en scène, que c’est juste du pur bonheur.