Ce fut clairement ma claque de l'année après l'histoire du marabout de Pogba.
On démarre sur une histoire de la famille "classique" qui tient une laverie, avec la mère qui dirige tout, le père gentil naif, la fille perdue et un grand père très vieux genre.
C'est lors du passage auprès de leur contrôleuse fiscale que l'intrigue démarre réellement : Des univers parallèles existent, chacun symbolisé par un choix, une voie à prendre au cours de sa vie à l'image de ce qui est exploré dans le film Mr Nobody également.
Un être justement cherche à perturber l'équilibre entre ces univers et à rendre fous ces derniers.
Pour sauver le multivers, la personne providentielle semble être la mère car elle est la pire version d'elle-même.
Fait intéressant : c'est une des ses versions alternatives qui a crée les voyages entre univers. Cet écart de "standing", nous laisse dubitatif quand à ses capacités à sauver le monde mais c'est justement les voyages entre univers qui nous permet d'y croire
Ici le "multiverse" est surtout au début un moyen d'explorer et acquérir des capacités afin de se défendre et de réagir, c'est assez semblable à ce qui passe dans la série Sens8 mais ici avec des versions alternatives de chaque personnage.
Bien évidemment cela est bien développé par la suite pour explorer la psyché des personnages, de leurs choix, et qui ils sont réellement, avec une certaine brutalité par moment.
C'est notamment la relation entre le père, la mère, et le grand-père qui sont les plus poussés par ce biais
Le biais qui est au coeur d'une partie burlesque du film est la façon de devenir un transfuge d'univers, qui consiste en faisant l'action la plus inattendue et hubuesque possible tel que lécher une poutre ou snifer des mouches.
Les scènes de combats sont déjantées, et créatives mais extrêmement bien chorégraphiées ! Mais surtout vous aurez le droit à des improvisations plus folles les unes que les autres qui risquent de vous laisser sans voix ou de vous faire exploser de rire, si vous adhérez à l'univers bien évidemment.
Suite à cette première partie qui reste assez légère en émotion, mais qui avance à un rythme effréné, la deuxième de son côté explore des éléments très dense et important, la filiation, l'indépendance familiale, la quête de sens, la dépression, les barrières sociales.
Ces thématiques lourdes sont explorées tout d'abord par le biais d'un duo mère fille, mais par la suite également via le prisme et la complémentarité de couple ce qui permet d'ancrer la force de la famille dans l'enjeu de ce film, tous les protagonistes ont un réel impact sur la fin de l'histoire et ceci est très important.
Sans être trop lourds ces éléments nous permettent de vraiment apprécier l'histoire et la folie créative de ce film.
Les enjeux sont élevés sans être écrasants et de nombreuses thématiques sont abordées, mais qui sont judicieusement appuyées par l'absurdité de certaines mises en scène pour ne pas alourdir le message d'origine.
La scène des pierres est par exemple un OVNI, tellement elle est longue mais permet de se projeter au-delà du spectre familial.
Je recommande fortement à quiconque d'aller le voir car il et très difficle à résumer, mais j'aurai essayé avec ces petits mots : Inventif, déjanté, excellent, AMOUR !