Everything Everywhere All At Once, ou Comment un Walkman vient chambouler le quotidien morne d'une f

Everything Everywhere All At Once est de ces films dont on ne ressors pas indemne. Ce fut du moins mon cas. En effet on s'attends tout d'abord a une épopée fantastique et décalée à travers les méandres du Multivers, concept utilisé avec brio dans cette oeuvre. Cependant cette grande aventure est surout un prétexte. Prétexte pour explorer comment Evelyn Wang gère une grande crise existentielle face à une famille qu'elle ne comprend pas, ou du moins plus, prise en porte-à-faux entre son père qui la voit comme une déception car elle est partie avec son amour de jeunesse et à ouvert une laverie, et sa fille lesbienne avec qui elle entretien un manque de communication qui se transforme rapidement en une colère sourde dans laquelle se noie la jeune femme. La seconde partie du film nous emmène dans un autre genre, celui du drame familial, avec notamment l'amour entre Evelyn et son mari Waymond (avec un Ke Huy Quan impérial pour un retour sur le devant de la scène) qui s'est étiollé au fil des années et des procédures administratives.


Pour certains critiques, le concept de Multivers est un pretexte à la paresse et un outil qui rend un film compliqué pour rien. Si on devait choisir un contre-exemple, c'est surement le film des "Daniels" qui incarnerait le mieux ce rôle. En effet, même si l'on passe d'un univers à un autre de façon assez facile, les mécaniques du film sont claires et expliquées avec humour et simplicité. Il est difficile de s'y perdre, si bien qu'on en serait presque déçu. Malgré ça, les réalisateurs sortent des sentiers battus et nous proposent des moments gavés d'action, de romance, de drame, mais aussi de calme, avec notamment la séquence des Cailloux (dans laquelle Evelyn et sa fille sont transportés dans un Univers où aucune vie n'existe) qui vient casser le rythme de la seconde partie du film, mais pour y retourner de plus belle.


C'est cet équilibre intelligent et cette clareté qui font du film une grande réussite. Une autre force est d'avoir réussi à s'addresser tout autant aux fans de science-fiction et des concepts les plus fous, mais également aux néophytes du cinéma de genre, avec une thématique générale, celle de la famille, qui vient presque éclipser les escapades mutliverselles de l'héroïne. Je n'aborderais même pas les séquences d'action digne de THE RAID ou encore la scène quasi-psychédélique dans laquelle les versions d'Evelyn s'enchaînent sans fin, nous empêchant de fermer les yeux ne serait-ce qu'une demi-seconde par peur d'en manquer un bout.


En bref, Everything Everywhere All At Once est un très bon film de science-fiction et un excellent drame familial qui appelle nos plus grandes fantaisies mais pose aussi la question de l'incidence de nos actes, sur nous mêmes, nos proches et le monde, mais aussi la valeur de la famille, l'écoute et la peur de décevoir.

LeSnake
9
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le 29 sept. 2022

Critique lue 49 fois

LeSnake

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