Ce titre de critique semblerait plus juste puisqu'on repart pour un tour avec pratiquement le même schéma : 2 amants vont dans un vieux cabanon perdu en forêt lugubre, et le héros Ash se retrouve entouré de quelques autres personnages pour affronter des esprits maléfiques plus déchaînés que jamais.
Contrairement au premier opus qui jouait sur le registre de la terreur et de la démonologie, en accumulant une succession d'effets horrifiques et sanglants, ce second film n'a pas le statut de cult-movie prisé par les étudiants américains qu'a eu son modèle mais choisit la direction de l'humour complètement déjanté, tout en conservant l'aspect cauchemardesque et son flot d'hémoglobine. Bruce Campbell, acteur fétiche de Sam Raimi, fidèle au poste, peut ainsi se servir de tous les instruments tranchants à sa disposition (même une tronçonneuse, petit clin d'oeil à un autre film culte) pour taillader une armée de monstres aussi abominables qu'agressifs.
Raimi a disposé d'un budget plus conséquent, ça se voit, il jongle sans cesse entre les effets horrifiques et le burlesque en n'ayant pas peur de rendre risibles certaines situations clé du cinéma d'horreur, couplé à une technique virevoltante et une caméra qui ne tient pas en place (ses travellings de folie à travers les couloirs et les pièces du cabanon, ses plans vertigineux en plongée, ses angles tordus...). Le délire, la violence, la surenchère d'effets spéciaux sont au rendez-vous, c'est un véritable festival de drôlerie et de gags dans un style purement grand-guignol, l'horreur est comme exorcisée par le rire, bref il faut s'attendre à 85 mn sans temps mort. A côté, la série des Vendredi 13 ressemble à un jeu d'enfant. Un film jubilatoire.