Yoshii, mythes, zou !

Le professeur Shiraki, enseignant en psychologie, est muté dans un pensionnat pour filles. Alors qu'il arrive en ville, le principal lui annonce qu'il est pressenti pour prendre sa succession à la tête de l'école. Mais, lors de ce qui lui semble être un rêve, Shiraki se retrouve nez à nez avec Keiko, une étudiante récemment disparue, et la femme du directeur, tuée dans un accident de voiture il y a moins d'une semaine. Ces événements étranges, ajoutés aux théories du médecin de l'école, vont pousser notre héros à mener l'enquête. Notre détective en herbe n'aura que peu de temps pour protéger les jeunes étudiantes du danger qui les guette.

On a donc ici un film fantastique nippon plus qu'honnête, et même assez réussi. La faute a une mise en scène travaillée, dans laquelle on trouve de très beaux plans. Ajoutez-y une ambiance giallesque (internat de filles, meurtres…) et le film dégage quelque chose de très italien. Toutes proportions gardées, on pense beaucoup à Argento (même si Suspiria ne sortira que trois ans plus tard).
Assurément bis mais pas fauché, ‘Evil of Dracula’ se prend suffisamment au sérieux pour construire une atmosphère convaincante, très japonaise dans sa conception de l'horreur, ce qui est, il faut l'avouer plutôt agréable.

Quelques défauts néanmoins, en particulier dans la construction de l'intrigue : la temporalité de la trame est assez confuse et parfois difficile à saisir (on a du mal à savoir s'il s'est passé une heure ou plusieurs jours entre deux scènes) et la fin est, comme trop souvent, expédiée beaucoup trop rapidement. Il faut également souligner que les quelques scènes d'action pèchent un peu dans leur réalisation par manque de dynamisme et de tension. On regrettera également des maquillages un peu simplistes, mais qui ont au moins le mérite d'être modestes et de ne pas chercher à en faire trop.

Quelques mots enfin sur la bande son, jazzy à souhait comme les japonais savent si bien le faire, dont les petites balades de synthétiseurs et autres guitares fuzz ajoutent un cachet indéniable à l'ensemble !

Un grand merci à Rano84 pour avoir mis en lumière et rendu facilement accessible ce film oublié !