2, 6, 2, 5, 6, 5... les premières notes de mes illustres éclaireurs ne décollent pas bien haut... M'enfin je comprends comment vous avez du noter ce film..; Sur le souvenir vaporeux d'une déception ardente face à la dernière réalisation essorée d'un Reitman à bout de souffle... J'vous en veux pas vraiment...
Bref, moi je suis très heureux de n'avoir découvert ce film de monsieur Ghostbusters qu'hier soir, car mon plaisir a bien du s'en trouver décuplé. Il est vrai qu'en 2001, lors de sa sortie au milieu d'Arac Attack et de Jurassic Park 3, j'aurais surement trouvé ce film rigolo, comme un bon nanar de luxe (rang auquel j'élève par ailleurs les deux autres films susmentionnés), mais n'en aurais gardé pour sûr qu'un souvenir effiloché et relativement anecdotique d'écailles, d'yeux globuleux et autres amas tentaculaires suintants.
Seulement voilà ! Depuis, le cinéma de monstre nous a habitué à tout autres genres de productions, se partageant très distinctement entre le navet-dégueulasse-accompagnateur-de-pizza à base de requins inventifs, la pseudo modeste production boursouflée de culture geek et enlisée dans son incapacité à s'assumer pleinement comme un pur film de monstre guns-tentacules-grosse-gueule-pleine-de-dents-fuck-yeah et le gros film ventru gavé aux dollars qui oublie qu'on peut aussi avoir droit à une histoire et des personnages dans un film. En gros, pour synthétiser, le monde du monstre contemporain a été terraformé par Sharktopus, Cloverfield et Pacific Rim. Mouais.
Alors franchement, si en 2001 on avait encore le droit à un contexte qui pouvait laisser perplexe quant à l'humour parfois lourdingue et le scénar anorexique d'Evolution, aujourd'hui, et c'est triste à dire, c'est devenu une petite providence.
Dans la lignée directe d'une ambiance à la Tremors ou plus récemment Grabbers, Evolution s'avère le genre de comédie monstrueuse dont on oublie trop souvent la valeur réelle, terrain fertile aux plus jouissifs des divertissements. Ce genre d'histoire aujourd'hui n'intéresse que The Asylum. Y a pas assez de super héros ou de gros-plan-final-sur-la-tête-de-l'alien-qui-comprend-qu'il-s'est-fait-entuber-par-le-génial-être-humain dedans pour mériter une réelle attention, et ça fait un bail qu'on a oublié comment on raconte une histoire de truc improbable qui bave et qui mord. Pourtant c'est simple bordel. Météore tomber du ciel, humains trouver météore, gros monstres commencer à envahir Terre, humains se défendre avec des gros flingues et du shampoing, héros embrasser nana, fin. On ajoute à ça quelques personnages assez bien écrits, dans la plus pure tradition du divertissement instauré dans les 80's (pas la peine de réinventer ça avec des apparitions christiques en pagaille...), des dialogues aussi hilarants que minables, et une poussée agressive de créativité (genre des gros ptérodactyles mutants, des bouledogues-crapauds avec une tête de dindon jaillissant de leur gueule ou des yétis avec la tronche du Général Grievous) et paf, on a un film qui n'ennuie pas, qui remplit pleinement son contrat, fait honneur à l'enthousiasme des types se trouvant tant derrière que devant la caméra et donne envie à d'autres de le surnoter pour remercier tout ça.
Et c'est c'que j'fais. Ça vaut pas vraiment 8 bien-sûr, mais sa très faible moyenne ici que je pense enchâssée dans un souvenir nébuleux, me donne envie de m'auto-persuader que je peux y changer quelque chose... Alors je m'dis que je vais faire honneur à cet excellent moment passé. Et puis si je ne surnote pas comme il se doit un film qui parle de bouledogue-crapaud avec une tête de dindon qui jaillit de sa gorge pour attraper ses proies, qui le fera franchement ?