Alors que se profile à l'horizon Annihilation au moment d'écrire ces quelques lignes, Alex Garland nous avait offert en 2015 un premier film de science-fiction plutôt bien réussi.
Avec un casting extrêmement réduit et un huis-clos inquiétant, le cinéaste avait l'art avec son Ex Machina de brouiller les pistes. Imaginez-vous finalement dans un futur assez proche et avec l'évolution des intelligences artificielles à devoir creuser le fait de savoir si on se retrouve en face d'une intelligence avec une conscience ou non. Garland a étudié ses classiques et offre par là déjà un hommage à Blade Runner.
Choisi suite à un tirage au sort, le personnage principal est amené à questionner le robot en face de lui pour voir s'il a bien conscience des choses. Diverses séances de questions et un jeu de manipulation. Mais qui manipule qui dans ce film ? C'est bien là toute la question car finalement chacun des personnages finira par manipuler l'autre.
Et au final, qui en ressortira vraiment gagnant ? La machine, triomphant finalement du fait qu'elle ait pu semer la zizanie au sein de l'homme, une intelligence artificielle qui ne verra en l'homme qu'une espèce du passé, vouée à disparaître.
Le casting est impeccable avec un excellent Domnhall Gleeson, un Oscar Isaac méconnaissable et une Alicia Vikander apportant une touche féminine importante et nécessaire dans la peau de l'intelligence artificielle.
Ce que je regrette finalement dans ce film c'est ce côté froid et aseptisé des lieux, ce manque d'humanité qui se caractérise finalement à la fois dans les rapports humains comme dans les rapports à la machine. Sauf que si je le comprends aisément pour ces derniers, je le trouve assez dommage dans le premier. Je trouve par contre les cinq ou dix dernières minutes du film franchement ratées, c'est certainement le plus gros défaut de cette oeuvre, il faudra que Garland pense à aller au bout pour ses prochains films.
En attendant, je reste quand même assez épaté et le film survit à de nouvelles visions (il aurait même tendance à se bonifier dans mon cas). Il me tarde de découvrir Annihilation.
(7,5/10)