Peut-on décrire ce film comme étant un documentaire ? Certes, il y a des images d'archives et un aspect très personnel voir autobiographique mais faudrait plutôt qualifier ce film d'objet ou d'expérience cinématographique. Rithy Panh filme des sortes d'installations mouvantes, un jeune homme est dans une cabane, il se nourrit principalement, il coud ou il dort. La mise en scène est très lyrique, de belles images un poème visuel désespéré en gros mais pas uniquement visuel car le texte récité par un narrateur est fort avec pour thèmes la révolution, la dictature, la mort et l'exil. Le sujet est le même que dans quasi toutes les productions du cinéaste, la tragédie cambodgienne, c'est-à-dire les monstruosités du régime des Khmers rouges dont on sent que la douleur est toujours aussi vive.