Placez vous sous les rayons lunaires et mettez vos lunettes ultra violettes pour saisir toute la force de ce petit documentaire, dont la scénographie simple comme bonjour n'est pas là pour vous éblouir et vous en mettre plein la vue, à la manière américaine, mais dont l'intérêt réside dans la force du texte, des mots, et de la parole. A l'antipode d'un Koyaanisqatsi qui vous abreuve d'image sur un fond sonore envoûtant, là, vous serez surpris par la paisibilité et la narration à la chinoise. Sincèrement ça fait du bien, et puis le décor a la Georges Mélies est charmant et naïf, si tout le cinéma mondial pouvait prendre exemple sur ces manières de filmer brute et à l'ancienne, ça ferait beaucoup de bien à l'âme de ses visionneurs, mais aussi à l'industrie audio visuelle.
Mis à part, il Ryan Panh, le narrateur et le réalisateur, nous met en garde sur les dangers du totalitarisme de la démocratie, j'aurais aimé avoir accès au script du documentaire tant ses phrases et sa pensée sont d'une grande justesse sur le sort politique de la démocratie moderne.
Les plans se succèdent assez peu, on a presque une image fixe de cet homme seul dans sa cabane qui se meut et évolue dans son petit environnement, on le voit effectuer des tâches d'Homme, : cuire un poulet, regarder la pluie tomber, ranger des pierres, aménager son intérieur, cuire du riz. Tout cela nous ramène a l'essentiel dans un format accessible et tribal.
Je trouve que tout cela fait énormément de bien, cela nous rappelle à notre condition terrestre et aux problématiques humaines : qui sommes nous, que pouvons nous faire, pourquoi agir, pourquoi aimer tout ça tout ça.
J'aurai aimé approfondir ma critique et rendre un truc plus censé, mais ce documentaire ce suffit à lui-même, tant il en dit et nous parle, que pérorer dessus c'est le salir!
En un mot : Lune, éclaire nous toujours!