Un ingénieur chimiste, d'origine kosovare, trouve un matin un rat mort dans son bureau. Parallèlement, il se se sent de plus en plus discriminé au travail. Exil est un film glacial et glaçant qui ne comporte strictement aucune scène légère. Les faits, a priori incontestables (trouver un rongeur décédé est la pire des souffrances pour un musophobe avéré), semblent alimenter la paranoïa du héros qui ressent une ostracisation constante au bureau. Celle-ci est elle réelle, le film ne donne pas de réponses mais accentue la tension de son personnage principal. Entre Haneke et Östlund, avec une touche kafkaïenne en plus, Exil ne laisse aucun répit et nous enferme dans une spirale qui semble infernale. Il est bien question de xénophobie mais aussi de perte d'identité, voire de début de démence. C'est à chacun de chercher ses propres explications dans ce long-métrage irrespirable et toxique.